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Lot n° 10

École de Tolède du premier tiers du XVIIe siècle. "Calvaire". Huile...

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École de Tolède du premier tiers du XVIIe siècle. "Calvaire". Huile sur toile. Dans sa toile d'origine. Elle présente des repeints, des sauts et des défauts. Cadre du XXème siècle. Mesures : 220 x 135 cm ; 227 x 143 cm (cadre). De par ses caractéristiques stylistiques, l'œuvre en question montre qu'elle appartient à l'école espagnole du premier tiers du XVIIe siècle, devant être considérée comme anonyme de l'école de Tolède. Ce tableau représente la Crucifixion avec la Vierge, Saint Jean l'Évangéliste et Marie Madeleine au pied de la Croix, une forme iconographique évoluée à partir de la Déesis byzantine originelle, qui représentait le Christ en majesté accompagné de Marie et de Saint Jean Baptiste. Dans l'art occidental, la représentation du Christ en croix a été préférée comme scène narrative, et la figure de Jean-Baptiste a été remplacée par celle de Jean l'Évangéliste. Cette image, dans sa conception et sa forme, est le résultat de l'expression du peuple et de ses sentiments les plus profonds. La composition de la présente œuvre est basée sur le texte de l'Évangile, c'est pourquoi toutes les figures sont clairement représentées sur un fond neutre qui met en valeur leur corporalité. Jésus est clairement mis en évidence au centre, éclairé, avec un traitement moins contrasté et moins clair-obscur que les autres figures. Sur le plan formel, on remarque également la monumentalité des personnages, travaillés avec un sens de la sculpture marqué qui découle en partie de l'influence de Michel-Ange, filtrée par les classicistes romano-bolognais. Le résultat est une peinture qui combine avec équilibre et maîtrise les deux grandes tendances qui ont façonné le baroque au niveau européen : le classique dans les figures, la théâtralité éloquente des gestes et le chromatisme classique, appliqué dans les grands champs, et le naturaliste dérivé du Caravage et de ses disciples, reflété dans l'étude attentive et efficace de la lumière. L'économie de l'État étant en ruine, la noblesse en déclin et le clergé lourdement taxé, ce sont les monastères, les paroisses et les confréries de clercs et de laïcs qui encouragent son développement, les œuvres étant parfois financées par des souscriptions populaires. La peinture se devait donc d'exprimer les idéaux dominants dans ces milieux, qui n'étaient autres que religieux, à une époque où la doctrine de la Contre-Réforme exigeait de l'art un langage réaliste pour que les fidèles puissent comprendre et s'identifier à ce qui était représenté, et une expression dotée d'un contenu émotionnel intense pour accroître la ferveur et la dévotion du peuple. Les thèmes religieux sont donc le sujet de prédilection de la sculpture espagnole de cette époque, qui, dans les premières décennies du siècle, se fonde sur un intérêt prioritaire pour la représentation du monde naturel, s'intensifiant progressivement au cours du siècle dans la représentation des valeurs expressives, qui passe par le mouvement et la variété des gestes, l'utilisation des ressources de la lumière et la représentation des humeurs et des sentiments.

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