Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de COND... Lot n° 12

(1743-1794) mathématicien, philosophe et économiste ; député, conventionnel (Aisne), il fut arrêté comme Girondin et s’empoisonna. L.A., Jeudi [début janvier 1785], à Jean-Baptiste TARGET ; 2 pages petit in-4. Intéressante lettre à l’avocat Target, qui se représente à l’Académie française. [Target avait été battu par l’abbé Maury le 16 décembre 1784. L’élection de Target au fauteuil de l’abbé Arnaud, le 13 janvier 1785, marqua la réconciliation de l’Académie avec le Barreau.] « Vous avez fait une petite faute, […] et il faut la réparer. Plusieurs académiciens ont dit que vous étiez présenté chez eux, mais que quoiqu’ils y fussent vous n’étiez pas entré. Ils ont cru y voir une sorte de visite nouvelle et contraire à l’usage, ainsi il faut revoir ceux qui ont cru qu’il manquait quelque chose à la formalité, c’est-à-dire Marmontel, Beauzée, Bailly, Lemierre, l’abbé Millot, M. de Brequigny », ainsi que le Mal de Beauvau et Saint-Lambert et Chamfort… « Je suis très fâché que cela soit tombé sur Marmontel, les autres n’y auraient pas pensé, mais il leur a fait une grande difficulté de cela ; et il ne faut pas lui laisser en prendre avantage. Cette démarche n’a rien d’extraordinaire, vous direz à ceux que vous rencontrerez que vous avez cru devoir lever tous les nuages qu’on pouvait élever, que vous ignoriez qu’il ne fut pas suffisant de venir en personne avec un billet, et qu’il seroit ridicule de vous soupçonner d’avoir voulu faire à demi ce que les autres académiciens ont fait en entier. […] Vous avez jusqu’à lundi matin inclusivement ».