Gazette Drouot logo print
Lot n° 706

Max Liebermann - Concert à l'Opéra. Huile sur...

résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

Max Liebermann - Concert à l'Opéra. Huile sur carton à peindre. (1924). Env. 67 x 48,5 cm. Signé en bas à gauche. - Peinture de grand format du groupe d'œuvres des tableaux de concert qui documentent les visites régulières de Liebermann à l'Opéra d'État Unter den Linden de Berlin - Peinture impressionniste caractéristique qui saisit magistralement la situation fugitive du concert - Composition atmosphérique dense que Liebermann reprendra en 1926 sous forme de lithographie Max Liebermann est régulièrement invité à l'Opéra d'État Unter den Linden de Berlin, qui se trouvait tout près de sa maison berlinoise sur la Pariser Platz, à côté de la porte de Brandebourg. Il y assiste une fois par mois aux concerts purement symphoniques de l'orchestre de l'Opéra d'État, qu'il aime beaucoup - contrairement aux représentations d'opéra, comme il le fait savoir un jour en 1925 dans son style berlinois grivois : "Je suis justement un homme totalement non romantique. Je déteste tous les opéras. Ce n'est pas de l'art, c'est un entre-deux, avec des bim et des boum. N'écoute la musique que dans la salle de concert". À la fin des années 1910 et au début des années 1920, Liebermann crée un groupe exquis d'œuvres, pour la plupart de petit format, qu'il peint encore pendant les concerts dans la salle. Comme souvent dans sa vaste œuvre, il se concentre alors sur un thème récurrent qu'il varie spontanément dans les différents travaux. Pour le tableau "Concert à l'Opéra" de 1924 proposé ici, Liebermann choisit de regarder depuis le parterre les loges du rang gauche et la moitié gauche de la scène, où l'on distingue une partie de l'orchestre et, tout à droite, le chef d'orchestre. En raison du format vertical choisi, toute la scène n'est pas représentée. Liebermann donne au spectateur l'impression d'être presque lui-même assis dans la salle de concert, tant les spectateurs du bas de l'image semblent proches - surtout la silhouette de dos coupée de la dame à la robe aux épaules dénudées. Les grands lustres, réalisés de manière presque abstraite, flottent comme des nuages aériens au-dessus de l'orchestre et diffusent une lumière rayonnante et solennelle. L'ambiance festive est en outre rehaussée par quelques reflets de lumière jaune et blanche, notamment sur les visages et les vêtements des musiciens. Les rideaux et les coussins veloutés sur les balustrades des loges apportent des accents rouges chaleureux. Dans l'ensemble, Liebermann se consacre moins, dans ce petit groupe de tableaux de concert, à ce qui se passe sur la scène ou aux réactions des spectateurs, son objectif étant bien plus de capter l'ambiance festive du public et l'atmosphère concentrée et tendue des musiciens. Cela explique peut-être aussi le cadrage inhabituel de cette œuvre au format vertical, qui ne montre que la moitié de la scène. Le regard du spectateur semble être suspendu dans l'espace scénique au-dessus de l'orchestre, dans la lumière scintillante et claire des lustres. Liebermann ne met pas explicitement l'accent sur l'orchestre sur scène, ni sur les auditeurs dans les loges ou le public au parterre, tout cela reste plutôt en marge de l'image. C'est plutôt l'esprit fugace et invisible - et non représentable en image - de la musique pure qui est au centre des préoccupations du peintre. Le fait qu'en 1926, il reprenne exactement ce motif pour une lithographie montre que Liebermann est convaincu par ce cadrage qui semble tout à fait inhabituel. Inscrit au verso à la craie "Schaeffer". Eberle 1924/1. Littérature : Kunst für Alle, 39e année, vol. 49, août 1924, avec p. de couleur. ill. avant p. 321 ("Concert à l'Opéra"). Exposition : Exposition de printemps, Akademie der Künste, Berlin mai/juin 1924, cat. n° 128, sans illustration ("Concert symphonique"). Provenance : Dr. Leyendecker, Wiesbaden, 1954 (probablement galerie collection Dr. Herbert Leyendecker (1885-1958), Berlin/Wiesbaden ; Stuttgarter Kunstkabinett, 24.-26.11.1954, lot 1605 ("Konzertsaal", o. ill, Schaeffer, New York, 1955 (probablement Dr. Hanns Schaeffer (1886-1967), Berlin/New York, Schaeffer Galleries, New York) ; collection privée, Baden-Württemberg, depuis plus de 50 ans dans la famille, par succession au propriétaire actuel. Taxation : impôt sur la différence VAT : Margin Scheme

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente