Gazette Drouot logo print
Lot n° 253

NEVERS, deuxième moitié du XVIIe siècle. Boîte...

résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

NEVERS, deuxième moitié du XVIIe siècle. Boîte historiée en verre filé, papiers roulés, papier maché, coquillages, miroirs au mercure, plumets de soie, coquilles de verre en deux parties : la partie haute représentant l'Hôtel de Ville de Paris animé d'un carosse tiré par des chevaux au galop, un couple et des personnages, la partie basse représentant au centre un navire avec fanion Le Victorieux battant pavillon royal animé de personnages comportant de part et d'autre des "pastres sacrés" et encadré à gauche par un couple et leurs enfants devant une construction et à droite d'une église à double clochets bulbeux ; L'ensemble parsemé de nombreuses fleurs de lys et d'anges dans les angles ; Présence d'un animal (accidenté) en bas au centre. Le cadre en bois doré probablement de la fin du XVIIIe siècle. Quelques accidents et morceaux détachés. 42.5 x 53 x 13 cm A noter la rare présence d'une religieuse en verre filé dans le bas à gauche qui peut être la signature du couvent producteur. Boîte appelée aussi diorama très certainement réalisée à la gloire d'Armand-Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu (1629-1715), neveu du Cardinal de Richelieu, dont il hérita. Armand-Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu mena une vie particulièrement dispendieuse et dissolue, il dilapida toute la fortune héritée de son oncle. Gouverneur de la ville du Havre, général des galères, membre de la Fronde contre le roi, il retourne dans ses grâces à la fin de sa vie. Pour cela, il s'approche de Mme de Maintenon, dernière maîtresse en titre, particulièrement religieuse. C'est ainsi qu'il devint aussi dévot qu'il n'était libertin. Ce qui frappe le regard est la symbolique royale : présence des fleurs de lys, navire battant pavillon royal, anges porteurs de palmes, ... La partie haute représente l'Hôtel de Ville de Paris où se trouve un carrosse tiré par des chevaux galopant. Les visites royales à l'Hôtel de Ville de Paris sont rares. La plus connue est celle de Louis XIV en 1687 lors du Festin donné par les échevins de Paris, en signe de réconciliation avec le roi, à la suite de la Fronde (1648-1653). A l'opposé du carrosse, sont représentés le prévôt des marchand Henri II de Fourcy et sa femme qui accueillent le roi. Cet évènement rappelle symboliquement le ralliement de Richelieu au roi Louis XIV après la Fronde. La partie basse au centre comporte un navire de la Marine Royale, navire amiral à deux rangs avec boyard, nommé le Victorieux, typique de ceux construits avant 1650. Lorsqu'il était général des galères, le fait d'arme de Richelieu est une victoire au large de Naples en 1647. La suite des éléments en partie basse ne sont pas sans rappeler la nouvelle bonne conduite du duc à la fin de sa vie : - Représentation de l'église de Richelieu en Touraine construite par Lemercier. En témoigne sa physionomie ainsi que les armoiries de la famille de Richelieu esquissées en façade. - Le bâtiment à gauche à la porte particulièrement architecturée est une construction de la ville de Richelieu dans la Grande Rue (ensemble de 28 bâtiments construits sur les plans de l'architecte Jacques Lemercier), probablement couvent des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul. Celles-ci se sont installées en 1638 dans la ville. Le duc serait représenté en famille devant celui-ci. - Les « pastes sacrées » de part et d'autre du navire sont des poussières de reliques. Si elles sont secondaires ici, habituellement les religieuses font des reliques l'objet principal de leurs boîtes. Au premier plan, au centre en bas se trouve un quadrupède en verre filé (probablement un chien) et des cygnes qui symbolisent la fidélité du duc à Dieu et au roi. La boite aurait été réalisée entre 1687 (Festin de l'Hôtel de Ville) et 1689 (date de naissance de la troisième fille du couple, non représentée). Plus tard, un garçon nommé Louis, dont le roi sera parrain, naît en 1696. Nous avons là un rare témoignage de la vie d'un haut personnage de la Cour du roi Louis XIV ainsi que de bâtiments maritimes ou religieux assez précis, aujourd'hui disparus, perdu ou mutilé : - l'Hôtel de Ville de Paris d'origine est représenté de façon assez précise près de la Seine, celui-ci ayant brûlé lors de la Commune à la fin du XIXe siècle - le navire amiral de la bataille de Naples de 1647 s'appelait très probablement le Victorieux, ce que les archives lacunaires ne peuvent nous apprendre. - les armoiries des ducs de Richelieu de la façade de l'église construite par Lemercier ont été burinées à la Révolution. Ces boites étaient généralement des cadeaux de remerciements effectués par les religieuses à une famille dont une fille était entrée dans l'ordre ou à un bienfaiteur. Celles-ci étaient produites à Nevers dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Enfin, la représentation de la religieuse en verre filé en bas à gauche est unique dans la production de ces boites de Nevers. Il s'agit très probablement de la supérieure des Filles de la Charité de Richelieu à l'

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente