École de Castille, Zamora vers 1515
Quatre saints : Barthélémy, Jérôme, Sébastien, Catherine
Deux paires de panneaux de pin
Sainte Catherine (n° 180) - 72,5 x 51,8 cm
Saint Jérôme (n° 178) - 69,5 x 51,2 cm
Saint Barthélémy (n° 177) - 69,5 x 52 cm
Saint Sébastien (n° 179) - 72,5 x 52 cm
(Restaurations anciennes, manques et soulèvements.)
Cadre à festonnages ajourés gravés d'inscriptions (petits accidents, certains modifiés dans leur dimensions)
Provenance :
- Collection Pellisson (étiquette manuscrite et ex-libris sur la tranche du cadre). Portent des étiquettes avec les numéros " 177 ", " 178 ", " 179 ", " 180 ".
Ces panneaux rectangulaires ont, à quelques centimètres près, les mêmes dimensions et sont tous
encadrés d'une moulure semblable de 6,5 cm de large (dont certaines parties sont restaurées) exécutée en
bois doré et porteuse d'inscriptions en lettres classiques tracées a sgraffito sur le fond d'or ; il est difficile
d'en faire la lecture, le texte étant partiel. La partie supérieure de chaque panneau est garnie d'une arcade
ornementale en accolade, sculptée en bois doré et agrémentée d'entrelacs surmontant l'image de chaque
saint. La peinture verte des revers est actuellement lacunaire partout.
Tous les panneaux présentent une surface picturale avec usures, soulèvements et manques visibles.
Sur une étiquette collée sur le cadre des panneaux, inscription manuscrite à l'encre bleue : Monsieur George
Pelisson. Chaque panneau comporte un numéro qui correspond peut-être au catalogue de vente de cette
collection que nous n'avons pu retrouver.
Ces oeuvres appartenaient toutes à un même grand retable dont elles constituaient sans doute les éléments de
la prédelle. Chaque saint ou sainte se présente en pied devant un muret bas agrémenté d'un portique
ouvrant sur un paysage lacustre ou montagneux et se reconnaît à son type physique ou à ses
attributs, décrits selon la Légende Dorée de Jacques de Voragine : le couteau et le diable enchaîné pour
saint Barthélémy, l'habit de cardinal et le lion de saint Jérôme, les flèches du martyr de saint Sébastien, le
diadème de princesse, la roue et l'épée du martyr de sainte Catherine.
Inédits, ces panneaux n'ont pas de référence critique. Leur auteur doit être recherché dans l'ambiance
stylistique de Castille et plus particulièrement dans la région de Léon ou de Zamora ; la présentation des
saints dans des architectures tronquées ouvrant sur des paysages, la haute stature et le coloris saturé
sont autant d'éléments qui permettent ces rapprochements.
On pourra mettre en relation ces quatre saints avec la production artistique du Maître d'Astorga, éminente
figure de la région de Léon, au début du XVIe siècle, encore anonyme, auteur du retable de la cathédrale
d'Astorga. Il se forma au contact des oeuvres de Pedro Berruguete, Juan de Borgoña et Juan de Flandes et
fut sensible à celles ombriennes du Perugin. Post et Diego Angulo l'ont principalement étudié.
Plus qu'à la production personnelle du Maître d'Astorga, dont le panneau de la Nativité avec saint
Dominique et saint Laurent (Madrid, Museo Lazzaro Galdiano) constitue ici un point de comparaison
valable, il est permis de confronter l'exécution de nos quatre saints avec celle de l'entourage du Maître
d'Astorga et plus particulièrement le Maître de Zamora dont l'expressivité des personnages plus appuyée
(ici saints Jérôme et Barthélémy), le puissant clair-obscur et l'élégance formelle (saint Sébastien) diffèrent
de l'art du Maître d'Astorga. Un rapprochement éloquent semble exister avec la Nativité, élément du
triptyque de Torre de Luzea (Zarauz, Guipuzcoa, Banco Hispano Americano) donné au Maître de Zamora
oeuvrant dans le premier tiers du XVIe siècle, où l'on retrouve le même cadre, la même situation des
personnages au sein de l'architecture et du paysage, les identiques visages oblongs et bien caractérisés des
personnages, un traitement similaire des draperies.
1 Cf. Post, A History of Spanish Painting, Cambridge (Mass) 1947, Vol. IX,2, p. 550 sq, et D. Angulo Iñiguez, in
Ars Hispaniae, Madrid 1954, Vol. XII, p. 106-109
2 Cf. Post, op.cit, fig. 217 et El Arte en Cataluña y los reinos en tiempo de Carlos I, exposition Barcelone,
Museo de Historia de la Ciudad, 19 Décembre 2000-4 Mars 2001, n° 44, p. 274, repr.
3 Le Maître de Zamora, auteur du Christ Pantocrator de la cathédrale de Zamora et d'une Déposition
autrefois dans cette même cathédrale, actuellement dans une collection particulière, a été confondu par
certains historiens avec Juan Rodriguez de Solis. Ce dernier peintre, qui signa les volets d'un triptyque avec
sainte Véronique et la Vierge de Miséricorde, actuellement dans la Fondation madrilène Tatiana Perez de
Guzman el Bueno, n'a rien a voir avec les oeuvres castillanes. Il serait plutôt lié soit à l'Andalousie, soit à la
Flandre selon Letitia Ruiz Gomez. Post (op. cit. fig. 204) lui a cependant attribué les deux Saints Jacques le
mineur et Philip (New York, Hispanic Society) qui, à notre sens, présenten
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