École de Burgos ; début du 14e siècle. "Vierge... Lot 11

École de Burgos ; début du 14e siècle. "Vierge à l'enfant". Bois sculpté et polychrome. Permis d'exportation temporaire ci-joint délivré en 2022 et étude de Don Francisco Javier Montalvo Martín. Elle présente des restaurations et des dommages causés par des xylophages. Dimensions : 127 x 33 x 43 cm. La sculpture présente le couple formé par la Vierge et son fils sur ses genoux. Il s'agit d'une sculpture qui suit la typologie de la "Sede Sapientiae" ou "Trône de la Sagesse". Marie, assise face au spectateur, fait office de trône, de siège du Christ, incarnation suprême de la Sagesse. Aucune communication émotionnelle n'est établie entre les deux personnages, mais la majesté, l'aspect royal des deux figures est encouragé. Le Christ, vêtu d'une longue tunique, tient dans l'une de ses mains ce qui semble être un coffre. Marie, quant à elle, est vêtue d'une longue tunique et d'un manteau qui tombe en plis jusqu'au sol. Un voile couvre ses cheveux et encadre son visage, où un sourire est esquissé, et bien qu'il soit maintenant perdu dans le geste de sa main, il est probable qu'elle tenait à l'origine une sphère, ou la pomme du péché originel. Dans l'exégèse chrétienne, si Ève est l'instigatrice du péché, Marie en est la contre-figure, par laquelle le salut vient à l'humanité, grâce à son fils Jésus. D'un point de vue esthétique, la sculpture gothique en question est très proche des modèles français de l'époque. Il s'agit d'une pièce entièrement en bois, dont une partie de la dorure a été perdue, en demi-lot, c'est-à-dire qu'elle n'est pas travaillée au dos comme il était d'usage, car les figures étaient conçues pour faire partie d'un ensemble sculptural plus vaste que le spectateur observait de face. D'un point de vue stylistique, il s'agit d'une pièce gothique avancée, comme l'indique la disposition du manteau de Marie, qui, rassemblé de part et d'autre de la taille, crée un pli en forme de V sur le devant de la figure. Largement utilisé dans l'imagerie mariale depuis le XIIe siècle, ce type de représentation a subi une série de changements dans la seconde moitié du XIIIe siècle, dérivés de la sculpture monumentale, en particulier des innovations du maître du portail Sarmental de la cathédrale de Burgos, qui a exercé une grande influence, établissant ainsi des bases iconographiques largement acceptées, faisant de la ville de Burgos l'un des épicentres artistiques du pays, dont le développement et la splendeur se refléteront plus tard, cristallisés dans la figure de Gil de Siloé.