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Lot n° 154

“LE PLUMIER DE NAPOLÉON” Plumier cylindrique en...

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“LE PLUMIER DE NAPOLÉON” Plumier cylindrique en acajou et placage de loupe de noyer incrusté de perles d’acier facettées, décoré en acier ciselé dans des médaillons aux extrémités, d’un côté de la figure d’Hermès, de l’autre des Trois Grâces, monté à charnières (manque un élément au fermoir). Il contient un nécessaire d’écriture composé d’un porte-crayon en bois laqué noir à garnitures en or (Paris, 1789-1792), un porte-mine en vermeil à deux bagues en or (Paris, 1819-1838), un ouvre-lettres (coupe-papier) en ébène et acier, quatre portes-plume en os d’oie, un crayon de bois marqué DOBBS (Londres, 1810-c. 1820) et un autre entouré d’une corde marqué H. MORELL (Londres) ; et un morceau de feuille pliée et nouée par un ruban vert, inscrit “Pains à cacheter du nécessaire des batailles” probablement de la main du Général Bertrand, avec traces de cachet de cire rouge, comprenant plusieurs pains ronds et aplatis polychromes (morceaux de pain azyme teintés et taillés en rond qu’on humecte des lèvres pour fermer une lettre en guise de cire). Attribué à Martin-Guillaume BIENNAIS (1764-1843), époque Premier Empire. L. 18 cm x D. 6 cm. Provenance - Probablement le plumier des batailles de l’Empereur Napoléon et de son exil à Sainte-Hélène. - Aurait été rapporté par le général-comte Bertrand (1773-1844) à son retour de Sainte-Hélène en 1821. - Puis conservé dans sa descendance. - Vente Maître Pierre Poulain (Avranches), samedi 12 novembre 1983, Mont Saint-Michel, expert Charles Marchal (1922-2015), comme “plumier de Napoléon”, adjugé 100.000 francs. - Collection Guy Degrenne (1925-2006), industriel français (acheté à cette vente). - Puis par descendance. Oeuvre en rapport Un nécessaire de voyage en vermeil aux armes de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, poinçonné de Martin-Guillaume Biennais, Paris, 1807-1809, dans son étui cylindrique en acajou similaire au nôtre, vendu chez Tajan, 15 décembre 2021, lot 13. Historique Lors de sa dernière mise à l’encan en 1983, rapportée par un article de Ouest France écrit par le journaliste Michel Le Jeune (1948-2016), ce plumier était décrit comme celui des dernières campagnes de Napoléon et de son exil à Sainte-Hélène. Il serait ainsi et à notre connaissance le seul plumier connu de l’Empereur Napoléon. Il fut mis en vente à l’époque par les descendants directs du Général Bertrand, ce que Me Poulain, commissaire-priseur à l’époque, nous a récemment re-confirmé. Plusieurs indices nous autorisent à partager cette attribution. D’abord la fabrication luxueuse de ce plumier, fortement attribuable à Biennais, avec des incrustations d’acier qu’on retrouve notamment dans le coffre à bijoux-écritoire de Joséphine (Malmaison). La datation des poinçons des porte-mines, correspondant à la période, de même que la présence de crayons anglais, qui paraît normale puisque Napoléon était fourni par les Anglais à Sainte-Hélène (voir ci-après). Mais surtout, la mention du “nécessaire des batailles”, soigneusement inscrite sur le morceau de papier noué, très probablement de la main-même de Bertrand, d’après des comparaisons avec des lettres autographes de celui qui accompagna l’Empereur jusqu’à son dernier souffle, le 5 mai 1821. Or, pour qu’on ait pris la peine de relever la provenance de ces modestes pains à cacheter, c’est qu’elle devait être prestigieuse : et elle l’est ! Le nécessaire des batailles Le nécessaire d’or dit “des batailles” est celui que l'Empereur lègue à son fils le Roi de Rome dans son testament (15-25 avril 1821) et qu'il désigne en ces termes : “Mon nécessaire d'or, celui qui m'a servi le matin d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau, de Friedland, de l'Ile Lobau, de la Moskowa, de Montmirail ; sous ce point de vue, je désire qu'il soit précieux à mon fils. (Le comte Bertrand en est dépositaire depuis 1814).” Napoléon indique lui-même que Bertrand était bien en possession de ce nécessaire depuis la fin de l’Empire. C’est lui en effet qui en fît don à la Ville de Paris en 1840. Voici ce que raconte à son sujet le Grand-maréchal : “En avril 1814, l'Empereur avait chargé M. de Turenne, maître de sa garde-robe, d'examiner ses nécessaires et d'en choisir un dont il voulait me faire présent. M. de de Turenne proposa à Sa Majesté de me donner son grand nécessaire qui était peu portatif. L'Empereur m'en fit gracieusement cadeau. En 1815, à Rochefort, lorsqu'il avait dit qu'il lui serait agréable que je fisse venir son grand nécessaire des batailles, et qu'il m'en paierait la valeur. Je répondis que je le ferais venir très volontiers, puisque telle était sa volonté, mais que j'attachais trop de prix à ce beau présent pour renoncer à en être propriétaire. L'Empereur, animé dans ses derniers moments du désir d'environner son fils de tous les souvenirs qui

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