École maniériste castillane ; XVIe siècle. "Adoration... Lot 75

École maniériste castillane ; XVIe siècle. "Adoration des Mages". Huile sur panneau. La peinture présente une fissure dans la partie centrale du panneau. La peinture présente des éclaboussures, des repeints et des perforations dans le bois. Elle présente des dommages causés par des xylophages. Dimensions : 113,5 x 74 x 6 cm. L'un des éléments les plus caractéristiques de cette œuvre est la couronne posée sur le sol au premier plan de la scène. Cet élément indique que l'un des trois rois l'a enlevée lorsqu'il a aperçu la figure de l'Enfant Jésus et qu'il a donc accepté sa légitimité en tant que roi des Juifs. Les figures des rois sont situées sur le côté droit de la scène, tandis que le côté gauche est réservé à la représentation de la Sainte Famille, l'Enfant se trouvant presque au centre de la scène en tant que protagoniste absolu. La scène, qui se déroule dans un paysage ouvert sur l'extérieur, montre les personnages divisés en deux plans qui se confondent de telle sorte qu'il ne semble pas y avoir d'espace construit en profondeur. Ceci est dû en grande partie à la monumentalité des personnages qui occupent la quasi-totalité de la surface picturale. La disposition de l'œuvre suit un schéma triangulaire, mais pas classique, puisque l'artiste semble diviser la scène en deux espaces différents structurés en forme de pyramide et reliés par la présence de l'Enfant. Cette façon de composer la scène permet une lecture aisée du sujet représenté. Le traitement de la couleur est particulièrement remarquable, avec une palette de couleurs vives qui ne s'assombrissent que dans les derniers plans. Les caractéristiques techniques, comme le modelage des formes, les tons utilisés, le type de composition et même les détails esthétiques dans le traitement des tissus qui composent la scène, inscrivent cette œuvre dans l'école maniériste. En effet, un trait très caractéristique de cette école est l'allongement anatomique, qui se manifeste surtout dans la configuration du visage de la Vierge et dans le corps de l'Enfant, qui semble se diluer sur les genoux de sa mère. Il convient de noter que, grâce à la puissance économique de la Castille et à l'influence de la cour royale, la région a accepté et assimilé les nouvelles conceptions humanistes de la vie et de l'art en raison de ses conditions spirituelles, politiques et économiques, même si, du point de vue des formes plastiques, son adaptation à celles introduites par l'Italie a été plus lente en raison de la nécessité d'apprendre les nouvelles techniques et de modifier le goût de la clientèle.