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Lot n° 7

Important chapiteau en marbre blanc des Pyrénées...

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Important chapiteau en marbre blanc des Pyrénées sculpté en fort relief sur les quatre faces. Chaque face est ornée de volatiles (perdrix ?), perchés sur des feuilles d'acanthe aux extrémités recourbées, poitrine contre poitrine et la tête retournée becquetant les fruits retenus dans l'enroulement d'une volute ; astragale échancré à décor d'une frise d'entrelacs redressés centrée d'un masque aux yeux bordés d'épaisses paupières, tous différents, l'un à l'expression impassible, un autre au nez épaté montrant ses dents, un autre de même et tirant la langue, un dernier au faciès léonin. Dessus creusé au centre d'une mortaise carrée et d'une rigole, dessous avec présence d'un scellement au plomb. Catalogne, Roussillon, atelier de Saint-Michel-de-Cuxa, première moitié du XIIe siècle H. 52 - L. 45 cm - P. 45 cm (très légers manques) Provenance : - Ancienne collection privée, Italie Ouvrages consultés : - M. Durliat, La sculpture romane en Roussillon, T I et II, Perpignan, 1952 et 1958. - G. Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Montpellier, 2003. - A. Bonnery, L'Abbaye Saint-Michel de Cuixà, ed. MSM, 2005. - Exposition Paris 2005, La France romane, musée du Louvre, p 241-242. Ce très beau chapiteau appartient sans conteste à l'art roman du Roussillon qui nous a laissé de nombreux témoignages, non seulement in situ, mais aussi hors de France, comme le montrent les parties de cloîtres remontées au Metropolitan Museum of Art de New York. Après l'âge d'or des XIe, XIIe et XIIIe siècles, les abbayes roussillonnaises ont perdu peu à peu de leur rayonnement et s'en est suivi leur abandon progressif durant les siècles suivants. Au lendemain de la Révolution, beaucoup d'entre elles n'abritaient plus que quelques moines et leurs ventes comme biens nationaux ont ouvert la voie à la dilapidation de leurs vestiges architecturaux. Cela a été le cas du grand cloître de l'abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa. Ce cloître tout en marbre rose, se limitant presque exclusivement au répertoire floral et zoomorphique, offre une iconographie caractérisée par l'absence de tout thème religieux. Le style et la facture de ce chapiteau provenant d'une ancienne collection italienne sont tout à fait ceux des chapiteaux du cloître de Cuxa. Cependant la nature du marbre, une autre variété de marbre pyrénéen de couleur blanche, ne permet pas de le rattacher à ce monument. Les historiens de l'art ont néanmoins souligné le rayonnement de l'art de Saint-Michel-de-Cuxa dans tout le Roussillon, notamment à Villefranche-de-Conflent ou à Brouilla où le marbre blanc a été utilisé. Il est fort probable que ce chapiteau ait été démonté depuis fort longtemps et conservé pour son caractère éminemment décoratif par des amateurs de l'art roman.

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