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Lot n° 34

Sainte Femme en pierre calcaire au grain fin sculptée...

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Sainte Femme en pierre calcaire au grain fin sculptée et polychromée. Debout, elle tient un livre fermé dans sa main droite et un bouquet de roses entouré de sceaux dans son autre main ; beau visage avec un haut front bombé et dégagé, des yeux effilés vers les tempes, une bouche menue aux commissures creusées ; longue chevelure ceinte d'un diadème dont les mèches reposent sur les épaules ; elle est revêtue d'une robe ceinturée et d'un manteau aux pans retenus sur la poitrine par un fermail losangé bordé de grosses perles ; le pan droit revient sur le devant des jambes formant des plis anguleux d'un côté et en cornet ondulant de l'autre. Haute-Normandie, atelier du Maître de l'Annonciation de Bois-Héroult, milieu du XVe siècle H. 90 cm (légers accidents et épaufrures, petite reprise à l'extrémité du nez) Ouvrages consultés : - J. Baudouin, La sculpture flamboyante en Normandie et Île-de-France, éd. Créer, Nonette, 1992, p.241-245. - Exposition Paris 2006, Œuvres nouvelles, 1995-2005, Thermes et hôtel de Cluny - musée du Moyen Âge, E. Taburet-Delahaye sous la dir.de, cat. 36, p. 70-73. Cette belle sainte, dont l'attribut reste énigmatique, a été visiblement réalisée dans le même atelier normand que celui de l'Annonciation rentrée dans les collections du musée de Cluny, provenant du château de Bois-Héroult dans l'Eure (Cl. 23796). Pour avoir présenté il y a une vingtaine d'années, en tant qu'expert, ce groupe lors de sa préemption en vente publique, je relève de nombreuses similitudes qui permettent d'appuyer cette origine : la nature semblable du calcaire utilisé, remarquable par son homogénéité comme par sa finesse, et les caractères singuliers des visages avec "leurs traits menus et leur grand front" tels que soulignés par Baudouin. La confrontation de la tête de l'ange avec celle de la sainte est ainsi particulièrement frappante (fig.). La localisation de cet atelier reste à faire, seules des comparaisons ont pu être établies avec d'autres œuvres normandes comme le grand saint Michel de la collégiale de Blainville (Seine-Maritime), ou la sainte Catherine de Carentan (Manche). Quant à la datation, il semble que les plis ondulants sous le bras gauche de la sainte, ceux cassés au niveau de la ceinture comme la proéminence du ventre indiquent une datation peu avancée dans le XVe siècle.

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