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Lot n° 154

Maître de la nature morte Acquavella (actif à...

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Maître de la nature morte Acquavella (actif à Rome dans la première moitié du XVIIe siècle) Nature morte à la corbeille de fruits et Vanitas Cette œuvre fait l'objet d'une importation temporaire historico-artistique : "Cette extraordinaire nature morte inédite constitue ad evidentiam un ajout notable au catalogue du peintre caravagesque encore mystérieux que j'ai pu définir il y a quelques années comme "le plus important peintre de natures mortes après le Caravage", traditionnellement identifié comme "Maître de la nature morte Acquavella" d'après le nom du propriétaire de l'une de ses magnifiques toiles. Certains critiques (qui ne sont pas des spécialistes de la nature morte) pensent que ce peintre anonyme pourrait correspondre à Bartolomeo Cavarozzi (Viterbe 1587-1625). La qualité est très élevée : le sens de la contemplation des objets, le naturalisme décisif ainsi que la coupe diagonale de la lumière sur la droite certifient que cette peinture appartient à la stricte sphère caravagesque, à peine adoucie par un adoucissement des ombres, un éclaircissement des couleurs et un adoucissement de la matière. Les points de contact avec les œuvres déjà connues du maître sont nombreux, comme en témoignent non seulement la structure générale du tableau (la "scansion métrique" des objets disposés sur la surface de la pierre, y compris le brin de nèfles à l'extrême droite, est la même que dans l'ancienne toile de Barberini, récemment transférée de Robilant et Voena à Londres) et la contrepartie (avec quelques variantes) déjà réalisée par Colnaghi, mais aussi certains détails comme l'écaillage de la surface de la pierre et le type de feuilles qui sont presque superposables. (...) La présence d'une Vanitas avec un crâne posé sur un livre, des fleurs et un sablier - en dialogue ouvert avec la richesse et l'exubérance des fruits, un cas unique à ma connaissance dans les natures mortes italiennes - réitère et renforce un concept symbolique typique du XVIIe siècle lié à la signification des fleurs et des fruits coupés, à savoir le caractère éphémère des choses terrestres (Fugit irreparabile tempus), un concept qui a également été très discuté dans la littérature contemporaine, et qui est ici très clair.(...) Le soi-disant Maestro della Natura Morta Acquavella se situe clairement dans la sphère des natures mortes naturalistes dans le style du Caravage, étroitement lié au marquis Giovanni Battista Crescenzi. À partir de la deuxième décennie du siècle, en effet, le centre moteur de la peinture romaine de natures mortes, d'abord étroitement lié à l'entourage du Cavalier d'Arpino, semble se déplacer vers le cercle du marquis Crescenzi (Rome 1577- Madrid 1635). Ce dernier était un personnage extrêmement important, surtout en tant qu'intellectuel d'avant-garde, catalyseur et peut-être aussi promoteur d'un nouveau goût, ainsi que mécène d'artistes puisque, entre autres, selon Baglione, il rassemblait autour de lui, dans une sorte d'Académie, certains des meilleurs jeunes peintres de la culture du Caravage, tant dans la peinture de figures que dans celle de natures mortes. Parmi eux, Pietro Paolo Bonzi et Bartolomeo Cavarozzi. En réalité, nous ne savons pas exactement comment était structurée cette soi-disant Académie, mais nous savons - selon les mots du biographe Giovanni Baglione (1642) - qu'ils peignaient aussi " d'après nature ", selon un terme assez ambigu très utilisé dans le milieu caravagesque. Il faut préciser que dans la soi-disant Accademia del Crescenzi, on ne peignait que "parfois" d'après nature ; ce n'était donc pas la seule méthode utilisée et, en outre, les différentes "choses belles et curieuses que l'on pouvait trouver à Rome sous forme de fruits, d'animaux et d'autres bizarreries" étaient données "à ces jeunes gens pour qu'ils les dessinent".(...) Un autre protagoniste des soirées d'étude "d'après nature" de la soi-disant Accademia del Crescenzi était Bartolomeo Cavarozzi, également connu sous le nom de "Bartolomeo del Crescenzi", un remarquable peintre de figures d'origine maniériste (il était lié en particulier à Cristoforo Roncalli) qui s'est ensuite tourné vers le Caravage (tout en conservant une composante classiciste du style Raphaël-Renaissance). Certaines de ses peintures de figures sont complétées par des natures mortes d'un excellent niveau, attribuées par certains critiques à une personnalité distincte mais anonyme appelée le "Maître de la nature morte d'Acquavella", dont la main est également visible dans des natures mortes autonomes notables de grande qualité et plus "modernes" que le Maître de Hartford. Dans les œuvres qui peuvent lui être attribuées, l'influence caravagesque est évidente, comme par exemple dans le remarquable Souper à Emmaüs du Paul Getty Museum, que j'ai pu montrer lors de l'exposition réussie de 1995-96. Avec le petit groupe d'œuvres attribuées à ce maître, on entre dans le vieux problème, pas encore entièrement résolu, des spécialités qui ont lentement pris forme à partir du XVIe siècle (on se réfère ici surtout aux tâches spécifiques dans l'atelier de Raphaël, ba

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