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Lot n° 28

Eugène-Henri DULER (1902-1981) Jeune homme au...

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Eugène-Henri DULER (1902-1981) Jeune homme au pigeon, 1946 Sculpture. Pierre. Taille directe. Signée et datée H. DULER (19)46 sur la partie gauche de la base. Hauteur : 58 cm Expert : Emmanuel Eyraud Aux noms des grands sculpteurs du XXe siècle qui furent liés à la ville de Toulouse s’ajoute celui d’Eugène-Henri Duler, à l’œuvre mal connue mais puissante, qui embrasse une esthétique épurée et statique. D’abord élève de l’École des Beaux-Arts de Toulouse, il y deviendra professeur pendant plus de vingt ans, enseignant la sculpture entre 1949 et 1972. Son lien avec Toulouse passa également par les nombreuses commandes municipales qu’il reçut, dont les réalisations trônent encore aujourd’hui dans plusieurs espaces publics de la cité. Mais, à son travail monumental répandu dans plusieurs villes de France, s’ajoutent les sculptures des nus féminins qu’il réalisa parfois en terre ou en plâtre mais aussi à la taille directe dans ses matériaux de prédilection ; le bois et la pierre. Consacrant son art à l’étude du corps humain, son travail fut presque entièrement consacré aux nus féminins traités dans différentes attitudes et dimensions et dans des matériaux divers. Femmes allongées, accroupies, maternités et autres grâces peuplent ainsi le corpus de son œuvre. À travers elles se ressent indéniablement l’influence plastique que put avoir sur son travail le grand Maillol (1861-1944) qui fut l’un de ses professeurs à l’École des Arts Décoratifs. Outre le choix de se consacrer à l’étude du nu féminin, le traitement même de ses sculptures rappelle les formes puissantes mais épurées révélées par le maître au tournant du siècle. Ainsi, se retrouvent dans les œuvres de Duler le même rendu de formes solides et le même souci de cette ligne simple et continue, qu’il emplira progressivement de sa propre sensibilité créatrice. Les dessins préparatoires de l’artiste témoignent de l’importance qu’il accordait aux volumes – qu’il utilisa, à l’instar de son professeur, pour rendre une certaine immobilité. Mais, aux sculptures plus massives qu’il réalisa dans les années 1930 succédèrent, les décennies suivantes, des nus aux corps affinés et travaillés avec plus de fluidité, témoins de son affranchissement plastique. Ses œuvres d’alors gagnèrent en finesse, et devinrent en un sens plus maniéristes – son traitement des volumes des corps évoluant vers une lecture moins frontale. Cette exploration de l’esthétique de la torsion fit évoluer son étude des corps féminins vers plus de sensualité et appela le spectateur à se mouvoir pour en contempler les multiples aspects. Son œuvre unique rejoignit plus tard des collections muséales, comme celles du musée de Rodez ou du musée des Augustins à Toulouse, ainsi que des collections privées.

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