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Lot n° 416

Lustre en bronze ciselé et doré. Paris, vers 1700. Hauteur...

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Lustre en bronze ciselé et doré. Paris, vers 1700. Hauteur : 57 cm - Diamètre : 85 cm Réalisé en bronze finement ciselé et doré, ce lustre présente un fût central à quatre registres. Au milieu, une pièce centrale en forme de tambour à bordures moulurées est décorée de huit médaillons circulaires présentant des têtes d'empereurs romains, évoquant une médaille antique, alternant les représentations d'un jeune imberbe, tourné de profil à gauche et lauré, et celle d'un personnage, barbu, tournée de profil à droite, chacun sommé par des noeuds de rubans d'où s'échappent deux chutes de lauriers. Ils sont séparés par des consoles en volutes posées en saillie et ornées alternativement d'un masque féminin et d'un mascaron barbu, en haut relief, qui servent de refends aux huit bras du lustre. A la partie supérieure du tambour, est disposé un second élément campaniforme. A rebord souligné de rosaces en entrelacs, celui-ci est orné d'un motif ajouré de lambrequins et fleurons d'acanthe, et est surmonté par une gorge évasée, décorée de feuilles denticulées et ceinte d'un registre de godrons, qui sert d'appui à l'élément au sommet du lustre suggérant un brûle-parfum percé à jour, en forme de cassolette. Cette dernière, à base godronnée, au corps à renflement orné de grandes et de petites rosaces en entrelacs et au couvercle campaniforme à motif de treillis losangiques, est entourée par quatre doubles volutes posées en consoles formant des termes féminins. Le couvercle est sommé par un fleuron d'acanthe qui dissimule l'anneau de suspension du lustre. Le registre inférieur, en double culde- lampe, est décoré d'une frise de feuilles lancéolées, disposée à la base d'un motif constitué d'importants godrons, surmonté par un large collier orné de palmettes d'acanthe. Le cul-de-lampe se termine par un fleuron pendant, lui-aussi à feuilles et fruit d'acanthe. Les bras de section carrée, formés par deux segments et posés en consoles en S, sont soulignés de feuilles d'acanthe et leurs faces à champs guillochés sont ponctuées de boutons et de chutes de fleurons. Ils supportent des bobèches discoïdales, à piédouche et pourtour extérieur orné de doubles volutes affrontées à fleurons alternant avec des chutes, et à rebord perlé. Les binets, dont les bases sont décorées d'un registre godronné, présentent un collier médian d'entrelacs et une frise perlée à la partie supérieure. On ne connaît que deux autres lustres parfaitement identiques à celui-ci : l'un se trouvait dans une collection privée ; l'autre, faisant autrefois partie des collections de Louis CARTIER (1875-1942), puis de celles son fils, Claude1, il trouvait jusqu'en 1996 dans la collection de Madame Barbara PIASECKA JOHNSON (1937-2013), lorsqu'il fut vendu anonymement2, pour être à nouveau présenté aux enchères à Londres, en 20063 (fig. 1). Il faut chercher les motifs d'inspiration de tous ces lustres dans les projets d'ornements de Daniel MAROT et de Jean Ier BERAIN, deux de plus grands dessinateurs du règne de Louis XIV. Ainsi, sur une planche gravée par Daniel MAROT (1661-1752), figurent les modèles les plus proches de notre lustre en bronze ainsi que de ceux de l'ancienne collection CARTIER et de la collection privée (fig. 2). Les OEuvres du Sr D. MAROT, architecte de GUILLAUME III, Roy de la Grande Bretagne, contenant plusieurs pensées utile aux Architecte, Peintres, Sculpteurs, Orfèvres, Jardiniers & autres ; Le tout en faveur de ceux qui s'appliquent aux Beaux Arts, furent publiées en 1703, à La Haye. Alors qu'un Nouveau Livre d'ornements, pour l'utilité des Sculpteurs et Orfèvres inventé et gravé à La Haye par D. MAROT...4, dont font partie les six planches du Nouveau Livre d'Orfèvrerie inventé par MAROT Architecte du Roy, fait avec Previllege des Etats Generaux des Princes Unies, où figure la planche contenant les modèles proches de notre lustre, avait été édité en 17125. Par ailleurs, les projets de chandeliers de MAROT représentent souvent dans leurs éléments constitutifs des citations de dessins ou de gravures de Jean Ier BERAIN, (1640-1711), dont une dernière édition du corpus de ses gravures, en 1711, était due à son gendre, Jacques THURET (1669-1738), et publiée après le décès de l'artiste. Ainsi, on retrouve à de nombreuses reprises dans l'oeuvre de BERAIN aussi bien l'archétype de la cassolette entourée de consoles à termes que les médaillons circulaires à profils de personnages antiques (fig. 3-5). Les médaillons à profils antiques se retrouvent sur un autre modèle de lustres dits à dauphins, dont plusieurs exemplaires sont conservés, notamment au musée du Louvre6, au Victoria and Albert Museum7 de Londres, etc., qui sont attribués systématiquement à André-Charles BOULLE8. André-Charles BOULLE, qui habitait les galeries du Louvre et qui y avait installé son atelier d'ébénisterie, sa fonderie ainsi q

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