ADAMOV Arthur. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE à Julien... Lot 1

ADAMOV Arthur. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE à Julien GRACQ et 3 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES, au docteur FERDIÈRE. 26 avril, 13, 16 et 22 mai 1946. 4 pages in-4 et demie et une page in-8à l'encre, l'enveloppe adressée à Julien GRACQ conservée (quelques taches). Ces lettres concernent le retour d'Antonin Artaud à Paris après son internement à Rodez et l'organisation d'une vente aux enchères et d'une manifestation au profit d'Artaud. Lettre du 13 mai 1946, à Julien Gracq. Adamov le sollicite : ... je me permets de vous demander un manuscrit pour la vente Antonin Artaud - que nous organisons à la galerie Pierre-, conjointement avec une séance (récital) à son profit.... Il s'agit à tout prix de tirer Artaud de l'horrible hospice où il se trouve à Rodez et de le mettre dans une clinique payante près de Paris ou nous pourrons aller souvent le voir. Jamais Artaud n'a écrit de textes aussi admirables (je sais que vous les aimerez, j'ai lu vos livres). De toute façon il est inadmissible que son internement se prolonge, j'ai été le voir à Rodez, j'ai vu l'enfer... Lettre du 26 avril 1946 à Ferdière : ... J'attendais d'un jour à l'autre de voir Picasso pour le faire. Je l'ai vu il nous donnera une grande toile pour notre vente qui maintenant est en bonne voie. Nous avons Picasso, Braque, Giacometti, Chagall, Grüber. J'ai vu par ailleurs Barrault au sujet de la représentation au profit d'Artaud. Lettre du 16 mai 1946 à Ferdière : ... Vous m'annoncez la venue d'Artaud pour le 26. Mais après d'horribles difficultés nous avons mis sur pied l'exposition de peintures et de manuscrits qui aura lieu le 6 juin et la séance au cours de laquelle Jouvet, Dullin, Maria Casarès, Blin, Vilar et d'autres (dont moi-même) liront et présenteront des textes d'Artaud. Barrault fera ensuite la lecture des Cenci. Il est impossible - impossibilité psychologique - qu'Artaud soit à Paris ce jour là (je parle de la séance), l'exposition ça n'a pas tellement d'importance. Il serait difficile de lui cacher la date, il la saurait tout de suite, impossible de lui refuser à la séance, or, il est également impossible qu'il y assiste. Comprenez-moi outre les raisons tristement commerciales (les gens qui auront payé 1.500 frs leur place voient la personne même de celui... ). Il serait odieux et impensable de voir notre ami en but à la curiosité des gens du monde...je sais que cela vous crée de réelles difficultés mais après le long dévouement que vous lui avez montré (je ne suis pas de ceux qui vous attaquent, croyez-moi et je sais quel paradis est Rodez quand on a quitté Ville-Évrard... Dans la dernière lettre du 22 mai 1946, le retour d'Artaud est décidé : Ida m'explique les véritables raisons de votre insistance à transférer Artaud au plus vite à Paris : C'est entendu. Dimanche matin à 9 heures nous serons à la gare d'Austerlitz.