Antoine-François CALLET (1741-1823), atelier ... Lot n° 7

Portrait de Louis XVI, roi de France et de Navarre, en costume de sacre. Huile sur toile. Reprise à mi-corps du portrait en pied de Louis XVI en costume de sacre (1778-1779). H. 164 x L. 132 cm. Dans un cadre rectangulaire de bois doré à frise perlée. H. 191 x L. 160 cm. Œuvres en rapport - Antoine Callet (1741-1823), Portrait de Louis XVI, huile sur toile, XVIIIe siècle, 254 x 196 cm, Clermont-Ferrand, musée d’Art Roger-Quilliot, dépôt du Musée du Louvre. - Antoine Callet (1741-1823), Portrait de Louis XVI, huile sur toile, 1778-1779, 275 x 193 cm, Musée du Prado. - Antoine Callet (1741-1823), Portrait de Louis XVI, huile sur toile, 1779, 147 x 107,9 cm, Versailles, Musée national du château et du Trianon (provenance de la famille Vergennes). - Atelier d’Antoine Callet (1741-1823), Louis XVI en habit du sacre, huile sur toile, XVIII ou XIXe siècle, 275 cm x 198 cm, Compiègne, château de Compiègne. Historique Le portrait de Louis XVI peint par Antoine-François Callet en 1778-1779 a pour fonction première de véhiculer l’image royale, chaque portrait royal étant compris comme un substitut de la présence réelle du monarque. Il reprend la formule établie en 1701 par Hyacinthe Rigaud pour le portrait de Louis XIV en habit de sacre, formule qui sera également adoptée par Louis-Michel Van Loo pour le portrait de Louis XV en 1760. Le portrait officiel de Louis XVI servira de modèles à plusieurs copies en buste et à mi-corps qui seront offertes en cadeaux diplomatiques, envoyées dans les grandes villes du royaume ainsi que dans les cours étrangères. Il est intéressant de noter que par la suite, des artistes tels que Paulin-Guérin, Lefèvre et Gérard pour les portraits de Louis XVIII et Charles X, vont s’efforcer de faire revivre les formules utilisées dans les portraits royaux de l’époque pré-révolutionnaire. Selon Fernand Engerand, le premier portrait que Callet fit de Louis XVI date de 1778-1779. Il était destiné à l’hôtel de la Guerre. Les ornements royaux furent spécialement confiés à l’artiste. Il s’agit peut-être du tableau exposé au Salon des artistes français à Paris en 1789 sous le n° 63 (une autre réplique autographe est conservée au musée de Clermont-Ferrand qui pourrait être également la peinture présentée au Salon de 1789). Dans la lignée de Hyacinthe Rigaud, Callet fixe l’image majestueuse du monarque absolu au début de son règne que rien n’assombrit encore. Louis XVI (1754-1793) est roi de France et de Navarre depuis le 10 mai 1774. Devant une grande draperie formant un dais, Louis XVI, debout sur une estrade, légèrement de trois-quarts, est représenté dans la même position que son grand-père Louis XV peint par Van Loo. S’appuyant sur son sceptre, le corps déjà marqué par l’embonpoint, il est vêtu d’un manteau bleu fleurdelisé doublé d’hermine, l’habit du sacre des rois de France. Le manteau de velours de Louis XVI, dont le patron est conservé aux Archives nationales de Paris, impressionnant tant par la taille (8,54 mètres de bout en bout) que par le poids (88 kg), abîmé par le peintre Callet lorsqu’il fit le portrait du roi, sera par la suite détruit par ordre de la Convention nationale avec les autres vêtements du souverain. Le roi porte également le collier de l’Ordre du Saint-Esprit et celui de la Toison d’Or, et le long de sa cuisse gauche l’épée de Charlemagne. La composition est close à gauche par une balustrade et une colonne qui stabilisent la composition. La colonne est un motif traditionnel fort prisé par les peintres depuis la Renaissance et que l’on retrouve chez de nombreux portraitistes comme Antoine Van Dyck. Le décorum de la composition contraste avec le visage enrobé et doux du monarque, empreint de bienveillance et d’une certaine tristesse. Comme si le peintre avait perçu qu’avec Louis XVI, une page de la monarchie française allait se tourner. Notre tableau est une réduction à mi-corps du portrait d’apparat de Callet. Il reprend la composition figurant Louis XVI en grand habit royal, tourné vers la gauche, tenant de sa main gauche gantée le chapeau à plumes du sacre et, de sa main droite, le sceptre royal. À l’arrière du sceptre, sur un coussin, sont posées les insignes du pouvoir, à savoir la couronne fermée en or et la main de justice en argent. À l’arrière-plan à droite se devine le dossier doré du trône et à gauche le bas de la colonne de marbre reposant sur la balustrade. Le blanc du col d’hermine et de la cravate en dentelles éclaire le visage du jeune roi qui est dans la lumière. La touche est belle, les accessoires sont bien peints de même que les étoffes (velouté de l’hermine sur le col et au revers du manteau, légèreté des plumes blanches du chapeau, soyeux des dentelles des manches longues) ; la figure se caractérise par une douceur dans le modelé, le monarque tournant son regard vers le spectateur.