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Lot n° 11

Maurice RÉALIER-DUMAS (1860-1928)

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Bonaparte, nouveau à l'École de Brienne ; octobre 1779. Huile sur toile, signée en bas à droite “M. RÉALIER-DUMAS”. Circa 1887. H. 201 x L. 150 cm. Exposition Salon des Artistes français, palais des Champs-Elysées (Paris), 1887, n° 1992. Provenance - Vente Tajan, Tableaux et Sculptures du XIXe siècle, 19 avril 1996. - Kurt E. Schon Gallery, Nouvelle-Orléans, Louisiane (USA). - Collection privée, Los Angeles, Californie (USA). - Collection privée française. Historique Dans cette œuvre touchante, le peintre qui se plaît à imaginer des épisodes de l’épopée napoléonienne s’intéresse à un moment fondateur : l’intégration par Napoléon de l’École militaire de Brienne-le-Château. Cette période fera l’objet d’une riche iconographie qui permet aux artistes de s’interroger sur l’enfant qu’était l’Empereur. Ce dernier intègre l’École en 1779 et y restera jusqu’en 1784. Durant ces cinq années, le pensionnaire aux origines assez modestes et au fort accent corse n’est pas très apprécié de ses camarades et fait l’objet de nombreuses moqueries. L’Histoire a retenu quelques fois une autre image de ce séjour, comme avec l’épisode de la bataille de boules de neige dans laquelle Napoléon aurait pris le commandement et dirigé d’une main de fer les opérations. Toutefois, il est plus probable que le récit de ces prouesses précoces ait plutôt été le fruit des admirateurs de l’Empereur qui ont construit sa légende. Il est dans tous les cas possible d’affirmer que ces années de formation à Brienne n’ont pas été toujours placées sous le signe de la bienveillance et de la camaraderie. Realier-Dumas s’est intéressé à cette exclusion, qui n’a pas empêché le petit garçon de devenir plus tard le dirigeant d’un immense empire. Par une composition savamment choisie, il sépare le tableau en deux espaces, d’un côté Napoléon et de l’autre les autres pensionnaires. Leurs postures trahissent les railleries qu’ils font subir au petit corse et leur dynamisme contraste avec le calme froid du futur monarque. Ce dernier est dans la lumière, sur sa gauche, au niveau de son épaule, un alignement d’élèves au maintien militaire et un ecclésiastique à l’arrière-plan sont le présage de ses futurs soutiens. Il amorce un léger mouvement de pied qui donne l’impression qu’il s’avance vers le chemin du succès qui est ouvert devant lui, symbolisé par l’escalier encadré des deux barrières. Il se détourne de ses détracteurs et fixe un point en dehors du champ du tableau, peut-être regarde-t-il déjà le glorieux destin qui sera le sien ? Ce tableau, présenté au Salon de 1887, sera très bien accueilli par la critique et le public. Dans Le Pays, il est écrit au sujet de l’arrivée de Bonaparte à Brienne : « Quelle page d'histoire, ou plutôt quelle préface ! M. Réalier-Dumas en a fait le sujet d'un tableau très intéressant, très remarqué, qui est placé dans la salle 16 ». Pour le Journal des artistes : « Il y a de la finesse et bien de l’esprit dans le tableau de M. Réalier-Dumas, Bonaparte, nouveau à l’École de Brienne ». Cet engouement pour l’œuvre conduira à sa reproduction dans de nombreux formats et elle servira souvent à figurer l’enfance de Napoléon dans divers ouvrages, comme dans Le Petit Français illustré : journal des écoliers et des écolières. Le tableau fera également partie de la collection de cartes postales intitulée Napoléon et son époque éditée par Neurdein frères. Maurice Réalier-Dumas, né à Paris le 9 février 1860 et mort à Chatou le 25 décembre 1928, est un peintre et affichiste français. Issu d’une famille de la haute bourgeoisie, son père est auditeur au Conseil d’État puis sous-préfet de Montbéliard et de Villeneuve-sur-Lot et sa mère Jeanne Thérèse Goubie est fille de l'agent de change parisien Joseph Goubie qui possédait l'hôtel Bonaparte. C’est peut-être de là qu’a émergé la passion de Maurice Realier-Dumas pour la figure de l’Empereur. En 1879, il intègre l’Académie des Beaux-Arts et devient l’élève de Jean-Léon Gérôme (1824-1904). À compter de 1887, il expose au Salon. Les premières œuvres qu’il présente témoignent de sa fascination pour le Premier Empire puisqu’en 1887 il envoie “Bonaparte, nouveau à l'école de Brienne ; octobre 1779”, en 1888 “Bonaparte” et en 1893 “La reine Hortense revoit la Malmaison, 1824”. Malgré une carrière assez académique, il est également très proche des milieux impressionnistes à Chatou. Il est notamment l’amant d’Alphonsine Fournaise, la fille du propriétaire du restaurant Maison Fournaise, véritable institution située sur l’île des impressionnistes. Il réalisera d’ailleurs un portrait d’Alphonsine Fournaise qui apparaît également sous le pinceau d’Auguste Renoir dans le Déjeuner des canotiers et dans la Dame au sourire. Il puis

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