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Lot n° 16

Henri-Albert ADAM (Suisse, 1766-1820)

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Non Communiqué
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Portrait de l’empereur Napoléon en habit du couronnement, 1806. Plaque de porcelaine rectangulaire, signée et datée à droite “H.y. Adam / pinxit / 1806”. Attribué à la Manufacture impériale de Sèvres. Représentant l’Empereur en buste légèrement de trois-quarts, dans son manteau d’hermine et de velours pourpre parsemé d’abeilles brodées en or, sur fond brun. H. 24 x L. 18,4 cm. Dans un beau cadre rectangulaire en bois doré à palmettes. H. 31 x L. 26,5 cm. Historique Henri-Albert Adam est sans aucun doute le peintre miniaturiste genevois qui collabora à la manufacture impériale de Sèvres au début de l’Empire en 1806 et 1807 avant de travailler pour la Cour de Russie à partir de 1808. Adam est effectivement présent dans les registres de la manufacture comme peintre figuriste aux côtés de Swebach, Leguay, Parant, ou Jacquotot pendant ces deux années ; il fut alors chargé d’orner plusieurs pièces de forme (assiettes, tasses de service) avec des scènes essentiellement mythologiques, certaines à la manière du camée, participant en 1807 aux décors du cabaret du service olympique (Archives de Sèvres, Registres de 1806, Vj’13 f°37, et de 1807, Vj’14 f°119). Grâce à la protection de Napoléon, la manufacture impériale de Sèvres avait repris une place prépondérante dans les arts décoratifs, et bénéficia de la politique de prestige que voulait se donner le nouveau régime impérial. Les nombreux événements qui marquèrent les premières années de l’Empire (cérémonies du Sacre, cadeaux diplomatiques, célébrations des victoires de la campagne d’Austerlitz, étrennes du nouvel an, mariage du prince Eugène, etc.) furent autant d’occasions pour une abondante et riche production de porcelaines au service des présents de la Maison de l’Empereur. À côté des services de table et des vases d’ornements, les plaques de porcelaine restèrent une exception sous l’ère napoléonienne et furent exclusivement réservées à une clientèle officielle représentée par l’entourage proche de la famille impériale ou par les souverains alliés à la France. La rareté de ce ces plaques s’explique par leur production très laborieuse ; outre le problème de qualité des matériaux comme le kaolin, les pâtes étaient difficiles à travailler, les bords ayant tendance à se relever au séchage et les plaques pouvant encore se briser au feu ; la nouvelle mise au point du procédé par coulage n’était pas moins délicate pour que la plaque garde sa forme et sa solidité au feu ; c’est après ce long travail effectué par les « mouleurs » que la plaque était confiée à un peintre suivant sa spécialité comme figuriste ou pour l’ornementation ; l’artiste commençait à peindre « en ébauche » le dessin préalablement calqué sur la porcelaine et après une nouvelle cuisson, il peignait normalement « en retouche ». Grâce au procédé également nouveau des couleurs vitrifiables, Sèvres put arriver à égaler l’habile précision et la finesse d’exécution du miniaturiste. Les plaques étaient alors réservées pour l’essentiel à l’ornementation des meubles, certaines par leurs dimensions étant destinées à former les plateaux de guéridons. Ces travaux étaient très suivis par le directeur de la manufacture, Alexandre Brongniart et il faudra attendre 1810 pour qu’elles dépassent plus de cinquante centimètres de côté ; les grandes tables comme la table des Maréchaux ou celle des Palais impériaux constituent l’excellence de cette production marginale. A côté de ces pièces d’ameublement, un nombre très restreint de « plaques isolées » ou « tableaux céramiques » ont pu être produites ; ces plaques qui représentent pour la plupart les portraits de l’Empereur ou des membres de la famille impériales, apparaissent dans les registres uniquement pour le service des présents diplomatiques ; elles sont d’un très grand prix et gardent cette apparence de miniature si caractéristique. Parmi les premières mentions, signalons la plaque offerte au Prince de Bade lors de sa visite à la manufacture en 1806, ou plus tard le grand portrait porcelainisé de Napoléon offert au Grand-Duc de Würtzbourg en 1811 à l’occasion de la naissance du Roi de Rome. Datée très tôt de 1806, notre plaque au portrait de Napoléon participe très certainement aux nombreux essais de mise au point technique que la manufacture s’efforça de mener et qui fit sa réputation inégalée au début du XIXe siècle. Provenance - Vente Christie’s, Londres, 19 octobre 2005, lot 104. - Twinight collection (Richard Baron Cohen), USA. - Vente Lempertz, Berlin, 7 novembre 2018, lot 8 (adjugé 40.000€). - Collection privée française. Littérature - Nathalie Lemoine-Bouchard, Les peintres en miniature, 1650-1850. Paris, Les éditions de l’Amateur, 2008. Art. Adam p. 42. - Serge Grandjean, art., Les plaques napoléoniennes de Sè

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