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Lot n° 17

Louis-Charles-Marie CHAMPIGNEULLE (1853-1905)

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Non Communiqué
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Portrait de l’empereur Napoléon Ier en tenue de sacre, c. 1890. Remarquable vitrail historique à décor polychrome, se présentant comme un panneau vertical à une lancette dans laquelle la figure de l’Empereur occupe une place centrale dans une niche néo-Renaissance. Réseaux en plomb, monogramme du commanditaire “LB” en bas au centre. Paris, vers 1890. Au coin inférieur gauche, signature de la fabrique “Société artistique de Peinture s(ur) verre, 96 Rue N.D. des Champs, Paris”. Bon état général, trois fissures et un comblement, restauration d’époque au panneau de soubassement. H. 200 x L. 45 cm. Description complémentaire La technique principale employée est la peinture sur verre ou grisaille et dans une moindre mesure, dans les décors notamment, le verre de couleur plaqué de belle qualité comme pour le manteau rouge de l’Empereur. On remarque également l’utilisation du pochoir dans le fond rouge et jaune à l’arrière-plan du visage de l’Empereur, ainsi que deux pointes d’émail au niveau de la bague de Napoléon et de la croix de la Légion d’honneur ; on notera enfin la grande finesse d’exécution du visage de Napoléon selon la technique de la « grisaille putoisée », les détails de certains décors peints sur verre gravé (abeilles du manteau) et l’abondance du jaune d’argent (collier, couronne de laurier). Quelques plombs de casse, probablement d’origine, ne gênent pas la lecture de cette verrière dont les couleurs laissent passer une belle lumière chaude. La qualité du dessin et le remarquable travail artisanal qui en résulte montrent le haut degré de maîtrise de l’entreprise qui exécuta ce panneau, depuis la réalisation du carton qui semble ajusté par son étroitesse, à un projet architectural précis, jusqu’à l’assemblage du vitrailliste, en passant par le travail du maître verrier lui-même. La société qui est à l’origine de cette œuvre a d’ailleurs apposé son adresse sur un carreau de couleur verte, au bas du vitrail. Historique L’œuvre fut exécutée par la plus grande fabrique de vitraux de l’époque, dirigée par la famille Champigneulle. Originaires de Lorraine, les premiers grands ateliers avaient été installés à Bar-le-Duc après la guerre de 1870. C’est Louis Charles Champigneulle (1853-1905) qui développera sa production à Paris, en reprenant en 1885 la Maison Coffetier, illustre atelier situé 96 rue Notre-Dame des Champs. L’atelier est alors très actif, développant de nouvelles techniques dans le travail du verre, et œuvrant sur plusieurs chantiers prestigieux en France et en Europe ; la chapelle de Bouvine, l’église de Sablé sur Sarthe et le palais de la Bénédictine à Fécamp comptent parmi les plus belles réalisations de la fabrique. Fort de sa renommée, Champigneulle fonde en 1891 la Société artistique de peinture sur verre, et participe avec succès à de nombreuses expositions internationales (Amsterdam 1883, Delft et Paris 1885, Nouvelle Orléans 1886, Moscou 1891, Chicago 1892, Expositions universelles de Paris en 1889 et 1900 et Exposition universelle de Lyon en 1894). Le commanditaire du vitrail a fait placer son chiffre “LB” bien en évidence dans un écu au niveau du soubassement du panneau. Ces mêmes initiales se retrouvaient sur plusieurs verrières de la grande brasserie Georges à Lyon. Ces baies vitrées, qui semblent avoir été livrées après 1890, ne sont plus conservées à la Georges depuis les années 2000. Leur localisation est inconnue. Longtemps attribuées à Lucien Bégule, autre grand maître verrier, originaire de Lyon et concurrent de Champigneulle, elles sont parfaitement similaires à notre vitrail, dans le style et les techniques employées, ainsi que dans leurs dimensions. Maître-verrier réputé, actif de 1928 à 1955, Jacques-Charles Champigneulle reste célèbre pour la décoration du salon du paquebot Normandie, réalisée avec le concours du dessinateur Jean Dupas. Provenance Il est probable que la verrière représentant Napoléon en tenue de sacre d’après une des plus belles œuvres picturales de l’Empire due au peintre Robert Lefèvre (1755-1830), ait été créée à l’occasion d’un salon international ou d’une exposition plus que pour une commande à proprement privée. D’après le style et les caractéristiques très techniques employées pour son exécution, le vitrail devait donner un aperçu de ce qui se faisait de mieux dans les ateliers de peinture sur verre, et resta longtemps dans les collections de la société. C’est le petit-fils du fondateur, le jeune Jacques-Charles Champigneulle (1907-1955) qui offrira la baie vitrée aux étudiants de la section bonapartiste en 1936 ; le vitrail fut alors installé dans les bureaux du journal Brumaire, créé et soutenu financièrement depuis 1931 par le prince Louis-Napoléon Bonaparte. Un article de la revue bonapartiste signale fièrement ce don dans ces co

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