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Lot n° 41

ALONSO CANO

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ALONSO CANO Grenade 1601 - 1667 Jésus attaché à la colonne. 1620-1624 Huile sur toile Dimensions 165 x 111 cm Origine : - Collection privée. Nous sommes en présence d'une œuvre inédite du jeune Alonso Cano qui a dû peindre peu après avoir quitté l'atelier de son maître Francisco Pacheco en 1616. Le tableau témoigne également de son contact avec Juan del Castillo, qu'il dépassera bientôt, et surtout de l'influence du jeune Velázquez qui, à partir de 1617, commence à s'imposer à Séville face aux autres peintres. Les études techniques réalisées sur le tableau lors de sa restauration en 2007 par Rocío Viguera et Sierra Muñoz fournissent des données importantes pour son étude. La toile sur laquelle elle a été réalisée est du type appelé "mantelillo" ou tissus "damassés" en raison du dessin formé par la trame. Il s'agit d'une pièce de tissu unique qui a été utilisée à partir de la fin du XVIe siècle et du siècle suivant, dans des commandes d'une certaine importance. Velázquez lui-même l'a utilisé dans certaines de ses premières peintures sévillanes, comme l'Imposition de la chasuble à San Ildefonso. À une date incertaine mais très ancienne, le tableau a également été recouvert d'un seul morceau de nappe. Elle présente également une intervention rectangulaire très ancienne dans la partie inférieure gauche. L'étude des pigments révèle qu'il s'agit d'une préparation habituelle dans la peinture sévillane du XVIe siècle, connue sous le nom de "terre rouge". Sur l'une des radiographies, on peut voir une auréole réalisée avec du plomb blanc, une ressource très courante chez les peintres sévillans au début du XVIe siècle. Un exemple en est la Flagellation de Juan del Castillo du Musée des Beaux-Arts de Séville - une œuvre qui jusqu'à récemment était attribuée à Pacheco - ou dans les premières peintures de Velázquez comme l'Immaculée Conception de la Fondation Focus (1617) ou la Vierge (1617 -1618) apparues récemment dans le commerce madrilène. Un premier coup d'œil nous permet d'écarter Francisco Pacheco ou Juan del Castillo, bien qu'il partage des liens importants avec ce dernier. La figure du Christ est apparentée à celle qui apparaît dans la Négation de saint Pierre du Musée des beaux-arts de Séville (vers 1635). Elle est à son tour liée au petit Christ sur la colonne (38 x 18 cm) de la porte du tabernacle du retable principal de la paroisse de Santa María la Blanca de La Campana (Séville), peint par Alonso Cano vers 1631. Bien que l'on ait traditionnellement supposé la maîtrise de Castillo sur Cano, Serrera a déjà montré que dans ce cas, il est plutôt possible de penser le contraire à partir d'un certain moment. La chronologie des deux tableaux confirme également cette proposition, puisque le petit panneau de La Campana de Cano est antérieur à la toile de Castillo. Bien qu'il s'agisse d'un tableau très précoce, le traitement de l'étoffe de purification et de la tunique sur le sol nous indique un artiste proche du jeune Vélasquez, et même la manière de les peindre rappelle beaucoup celles qui apparaissent dans Saint Jean l'Évangéliste à Patmos de Vélasquez de la National Gallery de Londres (vers 1618). Il en va de même pour le Saint Jean-Baptiste dans le désert de l'Art Institute of Chicago (vers 1625), une œuvre récemment attribuée à Cano. Compte tenu de tout ce qui précède, nous pensons que cette peinture doit être attribuée à Alonso Cano, car elle est l'une des premières qu'il ait pu réaliser. Un antécédent évident de notre œuvre est le Christ attaché à la colonne de Pedro de Campaña, peint en 1547 pour la chapelle sacramentelle de l'église sévillane de Santa Catalina. L'archaïsme de la composition ou la proximité avec le modèle du peintre flamand, notamment dans la manière de représenter le drap de pureté, semblent le démontrer. La manière de peindre la tunique pliée sur le sol est très proche, comme nous l'avons déjà souligné, du Saint Jean l'Évangéliste à Patmos de Vélasquez de la National Gallery de Londres, réalisé vers 1618. Nous nous trouvons donc face à l'évidence, tant de fois rappelée par les spécialistes, de l'influence du jeune Vélasquez sur son ami et compagnon, dès lors qu'il avait commencé à travailler pour d'autres après avoir passé l'examen de maître le 14 mars 1617. Ci-joint une étude complète sur le travail réalisé par le chercheur Ángel Rodríguez Rebollo.

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