Gazette Drouot logo print
Lot n° 76

FRANCIS BACON (Dublin, 1909- Madrid, 1992). "Trois...

résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

FRANCIS BACON (Dublin, 1909- Madrid, 1992). "Trois études pour un autoportrait", 1981. Lithographie sur papier Arches, exemplaire XXIV/XXV. Signée et justifiée à la main. Provenance : Galerie Joan Prats, Barcelone. Dimensions : 43 x 98 cm ; 70 x 26 cm (cadre). L'exploration psychique de soi à travers le portrait et la composition en triptyque sont fréquentes dans l'œuvre de Francis Bacon. Les trois visages évoquent différents moments d'humeur, des tournants émotionnels qui s'impriment sur les traits, les déformant, les animalisant ou les défaisant avec des tournures inimitables. Il existe plusieurs versions de "Three studies of a self portrait", que le peintre anglais a réalisé dans les années 80, alors qu'il était déjà septuagénaire. Il convient de mentionner celle qui a été vendue chez Sotheby's à Londres en 2013 pour 16 millions d'euros. L'expression tourmentée et déchirante de Bacon est unique et inédite dans l'histoire de l'art, un document artistique de l'Europe d'après-guerre, mais aussi la marque d'un père violent qui voulait réprimer l'homosexualité de son fils. Un temps incompris, il est aujourd'hui l'un des artistes les plus recherchés sur le marché de l'art. Bacon transmet dans son œuvre sa condition vitale, sans doute liée à une tendance à l'autodestruction, parvenant ainsi à exprimer la solitude, la violence et la dégradation avec une franchise digne d'éloges. Né à Dublin, bien que de parents anglais, Francis Bacon débute dans le monde de la peinture de manière autodidacte. En 1927, alors qu'il n'a que 17 ans, la galerie Paul Rosemberg lui ouvre ses portes. Il y découvre l'œuvre de Pablo Picasso, un artiste qu'il admirera tout au long de sa carrière. À l'instar de Picasso, d'autres peintres ont marqué la production de Bacon : Velázquez (dont il peindra au moins 40 "papes" dans sa version de l'œuvre du pape Innocent X) ou Nicolas Poussin, dont le "Massacre des Innocents", œuvre conservée au musée Condé, suscite chez lui une intense émotion. En 1945, il expose à Londres, avec les artistes anglais Henry Moore et Graham Sutherland, son tableau Three Studies for Figures at the Foot of a Crucifixion (vers 1944), un triptyque qui, selon Bacon lui-même, marque le point de départ de sa carrière plastique. En 1945, Bacon a développé son propre style. En 1949, le Museum of Modern Art de New York (MOMA) achète une œuvre impressionnante de Bacon intitulée Painting 1946. En 1956, il est invité à représenter la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise, aux côtés de Ben Nicholson et de Lucian Freud. Dans son œuvre, Bacon décide que le sujet de ses peintures sera à la fois la vie dans la mort et la mort dans la vie. Il cherche à exprimer sa condition vitale, qui est aussi liée à son côté autodestructeur. Michel Leiris lui suggère que le masochisme, le sadisme et d'autres manifestations similaires ne sont en fait que des moyens de se sentir plus humain. Les portraits et autoportraits constituent une part importante des peintures de Bacon, parmi lesquelles se distingue George Dyer in a Mirror de 1968, une œuvre où le peintre suggère la vulnérabilité et la fragilité du moi. Bacon réalise des portraits sans pose, pris sur le vif, élaborés à partir de photographies. Il a représenté ses compagnons intimes et ses amis, ainsi que des personnes célèbres : Peter Lacy, George Dyer et John Edwards, Henrietta Moraes, Isabel Rawsthorne, Muriel Belcher, Lucian Freud, Peter Beard et Michel Leiris, ainsi que Hitler, Pie XII et Mick Jagger. Certaines de ses œuvres sont exposées dans les plus grandes galeries d'art du monde, telles que la Tate Britain à Londres (qui possède l'une des plus vastes collections de l'artiste), le MET et le Moma à New York, le musée Thyssen-Bornemisza et le musée Reina Sofia.

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente