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Lot n° 91

HIPPOLYTE FLANDRIN — Lyon, 1809 - 1864 Portrait...

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HIPPOLYTE FLANDRIN — Lyon, 1809 - 1864 Portrait de la baronne de Saint-Didier (1825-1900) Huile sur toile (Toile d'origine) Signée et datée au milieu à droite Hipte Flandrin / 1849 81,8 x 65,5 cm - 32 3/16 x 25 13/16 in. BIBLIOGRAPHIE: Henri DELABORDE (contributeur), Lettres et pensées d'Hippolyte Flandrin : accompagnées de notes et précédées d'une notice biographique et d'un catalogue des oeuvres du maître, Paris, H. Plon, p. 99 comme «Portrait de madame de Saint-Didier. (Peint à Lyon)». Louis FLANDRIN, Un peintre chrétien du XIXe siècle : Hippolyte Flandrin, Paris, Perrin, 1909, p. 350. PROVENANCE: Baronne de Saint-Didier, née Pauline Ferrèz (1825 - 1900), modèle de notre tableau ; Ferdinand, baron de Saint-Didier (1847 - 1930), fils de la précédente ; Passé par héritage jusqu'à ce jour. «Oh ! Combien je l’aime ce bon M. Ingres, et avec quelle force je désire lui faire honneur aux concours ! »1 écrit Hippolyte Flandrin en 1831. Favori du maître de Montauban (1780 - 1867), le peintre du Portrait de Madame de Saint-Didier fut de ces bons – voire excellents – élèves à parfaitement appréhender la manière de leur professeur avant qu’elle ne lui ouvre la voie vers l’expression de ses propres talents. D’origine lyonnaise, Hippolyte, tout comme ses frères et soeur, voit le jour à quelques pas seulement du palais des Beaux-Arts. Lieu qu’ils côtoient en compagnie de leur père, il est aisé d’imaginer le rôle de ces visites dans l’éveil de leurs sens aux arts et à la beauté. Contre l’avis de Madame Flandrin, Hippolyte (qu’elle imaginait tailleur) et son frère Paul (1811 - 1902) entrent dans l’atelier des artistes locaux Jean André Magnin (1794 - 124) et Jean-François Legendre-Héral (1796 - 1851), tandis que l’aîné Auguste (1804 - 1842) étudie auprès de Fleury Richard (1777 - 1852). Présentés à Antoine Duclaux (1783 - 1868) par l’entremise de leurs premiers maîtres, les deux jeunes garçons entrent à l’École des Beaux-Arts de Lyon en 1826 où ils suivent l’enseignement de Pierre Révoil (1776 - 1842), tout en ne cachant pas une admiration marquée pour les peintres militaires de l’époque : Charlet (1792 - 1845), Bellangé (1800 - 1866) et Vernet (1789 - 1863). En 1829, Hippolyte et Paul toujours, partent à pied pour Paris afin de poursuivre leur formation. S’ils hésitent à entrer dans l’atelier d’Hersent (1777 - 1860), c’est auprès d’Ingres, plus prestigieux de ses contemporains, qu’ils décident d’étudier. Adorés et choyés par leur maître comme les enfants qu’il n’avait jamais eus, Hippolyte (plus encore que Paul) fut, selon Georges Vigne2, la plus grande fierté de son professeur. Parfaitement conditionné par la hiérarchie des genres, ainsi que l’avait été Ingres ou son maître David (1748-1825) avant lui, c’est à la peinture d’histoire que Flandrin voue la plus grande estime. Importante fut ainsi sa carrière en tant que peintre du Grand Genre, pourtant tombée quelque peu dans l’oubli au cours du XXe siècle. À cela, deux raisons principales : à tort, il fut longtemps considéré comme un simple très bon suiveur de son maître ; c’est par ailleurs en tant que peintre de grands décors religieux qu’il fut régulièrement salué, registre pictural ayant souffert d’un désintérêt progressif au siècle suivant. Malgré ses talents manifestes pour les grandes compositions d’histoire, ces commandes confiées par l’État ou l’Église présentaient le défaut de ne pouvoir être suffisamment régulières et rémunératrices pour lui permettre de subsister. À l’instar d’Ingres, cela le mena à développer et exercer ses talents de portraitiste dont l’excellence rapidement admise, est soulignée par la critique : « De tous les ouvrages de Monsieur Ingres, Monsieur Flandrin est peut-être le plus bel ouvrage. Il a toutes les qualités de son Maître : la conscience, la volonté, l’intelligence. Mais il a aussi l’obstination. » écrit Jules Janin dans L’Artiste au Salon de 18393. Pour le XIXe siècle qui est un véritable Narcisse, il n’était pas moment plus opportun d’être excellent peintre de portrait au service d’une bourgeoisie florissante et avide d’immortaliser sa propre image. Le genre se popularise et Auguste Jal en 1831, écrit à sa sortie du Salon : « J’ai compté jusqu’à douze cent cinquante portraits, et je me suis arrêté là, effrayé de ce débordement de figures aristocratiques, bourgeoises, grandes, petites, laides, jolies (…) »4. Plus loin, il en attribue la cause à la vanité des modèles ainsi qu’au caractère commercial du genre pour les artistes. Dans le même temps, la photographie fait son apparition et le portrait se démocratise au point d’être distribué sous petit format, en guise de carte de visite.

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