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Lot n° 51

BELLMER Hans. PORTRAIT DE JEAN ARP, 1957. Huile...

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BELLMER Hans. PORTRAIT DE JEAN ARP, 1957. Huile et crayon gras sur papier froissé, appliqué sur bois. 648 x 650 mm. Hans Bellmer fit la connaissance de Arp en 1938, lorsque s’installant à Paris il prit part à l’activité du groupe surréaliste. Éloignés par la guerre puis par le grand dénuement dans lequel Bellmer se trouva au sortir de celle-ci, les deux hommes renouèrent au cours des années 50. En 1958, Arp faisait partie du comité(avec Matta, Max Ernst, Man Ray, Roland Penrose et Marcel Duchamp) qui décerna à Bellmer le prix de la Fondation William et Noma Copley, pour “capacité exceptionnelle et promesse inhabituelle“. Pendant l’occupation, Bellmer réalisa pour subvenir à ses besoins des portraits à l’huile ou au crayon de notables de la région de Castres. Mais c’est au cours des années 50 qu’il décida de donner à son activité de portraitiste la part majeure qu’elle occupe aujourd’hui dans son œuvre. Lors d’une visite à Berlin en 1954, Bellmer écrit dans une lettre à un destinataire inconnu : “Depuis mon arrivée, j’ai terminé le portrait de l’acteur Schröder, qui est absolument ravi. Je compte bien avoir d’autres portraits à faire très prochainement. Je veux avoir une exposition de portraits à l’automne“ (Webb, p. 218). Ce n’est qu’en 1955, à la librairie-galerie Jean-Jacques Pauvert, qu’il montra un premier ensemble de portraits de Max Ernst, Joë Bousquet, Ernst Schröder, Will Grohmann, André Breton, Paul Éluard, Tristan Tzara et Unica Zürn. Le carton d’invitation comportait un texte de Jean Cocteau : “De même que la lumière du soleil vient de la décomposition, ainsi les portraits de Bellmer naissent dans une âme qui se consume. Il en résulte un buvard de larmes, une transpiration de lin, une guerre nucléaire entre le figuratif et le non-figuratif, entre la ressemblance extérieure et la ressemblance intérieure, entre notre difficulté à être et la magnificence absurde du rêve, notre délicieuse boue humaine.“ En 1957, Bellmer ajouta à ce corpus des créateurs de son temps les portraits de Jean Arp mais aussi de Wifredo Lam, Henri Michaux, Victor Brauner, Albert Camus, Jehan Mayoux et Gaston Bachelard. Il existe plusieurs autres portraits de Arp par Bellmer, tous datant de 1957 : un double portrait de face et de trois-quart, à l’huile et au crayon (cf. Kestner-Gesellschaft, Hanovre, 1967, n° 100, Portrait Hans Arp I), de même format que celui que nous présentons ; un portrait au crayon de face (Sarane Alexandrian, Hans Bellmer, New York 1975, p. 16), une vue de trois-quart, tourné vers la gauche, au crayon sur papier (Tate modern, T05008), idem (André Pieyre de Mandiargues, Le Trésor cruel de Hans Bellmer, 1980, p. 31), ibidem (Hans Bellmer, Centre national d’art contemporain, novembre 1971 – janvier 1972, n°87, reproduit p. 69), ces trois derniers constituant certainement des études pour la présente œuvre. On ignore les circonstances et la date précise de ces portraits, mais il est probable que Bellmer, dont le trait était particulièrement assuré, n’ait eu besoin que d’une ou deux séances pour achever cette série. Provenance : Galerie François Petit, Paris. Brookstreet Gallery, Londres. Galerie Yann Krugier, Genève. Collection particulière. Grisebach, Kunst des 19 und 20 jahrunderts, Berlin, 30.11.1991, n°327. Galerie Sophie Scheindecker, New-York. / Collection Jacqueline et Bernard Gheerbrant. Par descendance au propriétaire actuel. Exposition : Hans Bellmer, Kestner Gesellshaft, Hanovre, avril 1967, cat. 101.

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