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Lot n° 29

Rosemarie Trockel

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Rosemarie Trockel Fantôme à fermeture éclair 2005 Installation murale, mobile : sérigraphie en couleur et éléments en plastique sur Aludibond, en 2 parties Dimensions de l'installation : env. 160 x 297 x 30 cm. - Avec de légères traces d'âge. Provenance Galerie Sprüth Magers, Cologne ; collection privée, Rhénanie-du-Nord-Westphalie Expositions Hambourg 2010 (Deichtorhallen) "À partir du moment où quelque chose fonctionne, cela cesse d'être intéressant. Dès que l'on a fini d'épeler quelque chose, il faut le mettre de côté". (Rosemarie Trockel dans une interview avec Isabelle Graw, in : Artforum 41, 7 (mars 2003), p.224 et suivantes). Depuis le début de sa création, Rosemarie Trockel se soustrait délibérément aux mécanismes du marché et des expositions, elle déjoue les attentes et les normes sociales. Son autonomie en tant qu'artiste, qui conçoit le contraire, l'inachevé, le non-conventionnel comme modèle, s'exprime entre autres en réinterprétant et en contrecarrant des objets, des activités et des matériaux considérés comme typiquement féminins. Les plus connues sont ses images iconiques de tricot, qui réinterprètent le travail manuel prétendument domestique en produit d'art fabriqué à la machine, avec un contenu politique ou sociocritique. Outre le tricot, Trockel utilise également la couture comme métaphore. C'est pourquoi cette image technique est délibérément choisie pour décrire la position unique de Trockel : "[Il] est frappant de voir à quel point il est difficile de catégoriser cette œuvre dense, qui se situe comme une figure basculante entre figuration et abstraction et qui conçoit la représentation comme un renversement constant. Cela rappelle un peu un patron de couture, une tentative de tester la réversibilité des matériaux et de retourner des vêtements à l'envers pour permettre une position qui dépasse la simple polarité de l'extérieur et de l'intérieur. C'est une attitude qui renonce au dernier point d'une couture et préfère laisser le fil lâche, de sorte qu'elle puisse se défaire à tout moment". (Elvan Zabunyan, dans : Rosemarie Trockel. Flagrant delight, cat. expo. Wiels, Bruxelles et autres 2013, p.156). Les tissus, les coutures et les fermetures à glissière sont des motifs récurrents dans l'œuvre de Rosemarie Trockel, surtout dans ses collages, en tant que décalages ambigus. Le "fantôme des fermetures à glissière" joue lui aussi avec ces motifs, sapant ainsi les attentes et renversant les certitudes. Des éléments de couture et de mode vestimentaire dans des tons blancs, roses et ocres délicats rencontrent le support dur et anguleux de l'Aludibond. Les ceintures, les fermetures à glissière, les coutures et les tissus sont en partie réalisés de manière plastique, en partie imprimés en deux dimensions à la manière d'un trompe-l'œil. Réalisme et illusion, 2 et 3 dimensions, mobilité et statique, douceur et fragilité, légèreté et lourdeur - diverses contradictions se rencontrent dans cette œuvre cinétique. "Zipper-Phantom" est un exemple frappant de l'œuvre extrêmement complexe de Rosemarie Trockel. Dans sa contradiction passionnante, cette œuvre muséale invite le spectateur à faire des associations non conventionnelles et innovantes.

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