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Lot n° 35

STUDIO HERGÉ)

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Tintin - Le lotus bleu Encre de Chine et gouache sur papier pour ces deux dessins réalisés par l'éditeur de cartes stéréoscopiques RoMo vers 1960. L'ensemble fait partie des premières images de Tintin en 3D. (deux dessins juxtaposés (oeil droit, oeil gauche) 18,9x18,9 cm chacun. HERGÉ (Studio) Les premières Aventures de Tintin en 3D Les premières images de Tintin en 3D virent le jour en 1957. Publier des cartes pour visionneuses stéréoscopiques avec le héros de Hergé (vues filmées et visibles en trois dimensions grâce à la juxtaposition de deux images légèrement différentes) était une idée de l'inventeur français Robert Mouzillat (1913 - 2010). Ce pionnier de la photographie en relief était le fondateur de la «stéréochromie». Il fabriqua une caméra avec deux objectifs fonctionnant comme l'oeil gauche et l'oeil droit de l'humain et avec laquelle on obtenait des négatifs qui étaient en fait des positifs en couleur de très haute qualité. Mouzillat était aussi un homme d'affaire avisé qui créa la société RoMo (nommée d'après de ces initiales) pour commercialiser les étonnantes images que son invention produisait. Et c'est ainsi que son agent à Bruxelles, préparant la participation de la firme à l'Expo de 1958, prit contact avec l'éditeur Casterman, qui à l'époque gérait les produits dérivés des Aventures de Tintin. Les deux maisons d'édition arrivèrent rapidement à un accord, car Hergé s'était montré intéressé par l'idée que son oeuvre en 2D pourrait un jour être découverte par ses jeunes lecteurs en trois dimensions. Néanmoins, la réalisation de ces premières cartes de BD en stéréochromie n'allait pas se révéler aisée. Les cases de Hergé ne pouvaient être utilisées telles quelles, car pour chaque image en stéréochromie il fallait en fait deux dessins couleur. D'un côté, ni Hergé, ni ses collaborateurs maîtrisaient la technique spécifique de ces doubles dessins, fort ressemblants certes, mais juste assez différentes que pour obtenir une profondeur visuelle. De l'autre côté, les dessinateurs du studio parisien de RoMo ne pouvaient en aucun cas produire des dessins de Tintin à eux seuls. Hergé, ses Studios et l'équipe de Robert Mouzillat mirent donc en place une collaboration intense entre les créatifs de Bruxelles et ceux de Paris. Tout d'abord, les Studios Hergé choisirent les petites scènes constituées de 12 cases parues en album, qui devaient être redessinées afin de constituer une carte 3D pour les visionneuses RoMo. Ensuite, les dessinateurs français se mirent à l'oeuvre, non sans soumettre chaque fois leurs créations à l'équipe de Bruxelles. Finalement, les doubles images approuvées par Hergé furent photographiées en stéréochromie. De 1957 à 1961 RoMo réalisa et commercialisa ainsi une série de sept cartes : «Tintin, Milou et le crocodile» (Congo), «Tintin, Milou et le serpent» (Congo), «Tintin au poteau de torture» (Amérique), «Tintin et la locomotive» (Amérique), «Tintin et les policiers» (Cigares), «Tintin et les Bédouins» (Cigares) et “Tintin et le fakir» (Lotus Bleu). Le succès ne fut hélas pas foudroyant et la collaboration commerciale entre Casterman et RoMo fut interrompue en 1962. L'opération s'arrêta net. De nouvelles séries ne furent jamais éditées, même si les Studios Hergé avaient déjà proposé d'autres titres et que les dessinateurs de RoMo avaient terminé de nombreux nouveaux dessins à cet effet (surtout pour des cartes Lotus bleu et Ile noire). Ce catalogue présente en primeur un double dessin RoMo original et inédit pour une carte stéréo jamais commercialisée, montrant une scène du Lotus Bleu, «Tintin arrêté à Shanghai». Deux petits tableaux comme des témoins «oculaires» - eh oui, oeil gauche, oeil droit ! - de la toute première rencontre entre l'Univers de Hergé et la troisième dimension de l'image. - M.Wilmet

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