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Lot n° 33

BAYA (1931-1998)

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Femmes à l'arbre et à la lanterne, 1966 Gouache sur papier marouflé sur panneau Signée et datée ‘[19]66' en bas vers la droite 100,5 x 152 cm - 39 5/8 x 59 7/8 in. (Jaunie, rayures, usures et taches) PROVENANCE - Collection Frédéric Mégret (1909 - 1975), poète et dessinateur surréaliste, également devenu journaliste, ami d'André Breton - Collection particulière, France (par descendance) Il était une fois une petite fille qui s'appelait Baya. Elle était née en décembre 1931 dans les environs d'Alger, à la tribu Sidi Mohamed, d'une famille et dans une région où se mêlent les sangs arabes et kabyles. Ayant perdu ses parents, elle fut recueillie à l'âge de dix ans et emmenée à Alger. Doucement, l'enfant sauvage et silencieuse s'adapte dans la maison accueillante. Un jour, on la trouve sous la table en train de modeler. On lui donne de la terre, des couleurs et des pinceaux. Elle commence à modeler des animaux, puis à peindre à la gouache sur des petits morceaux de papier, et très vite sur des feuilles de plus en plus grandes. Déjà se dégagent tous les thèmes, qu'elle développera par la suite avec davantage d'ampleur et de lyrisme. De son enfance douloureuse remonte l'amour émerveillé qu'elle a gardé de sa mère perdue. C'est ainsi qu'apparaissent ces femmes tendant des enfants à bout de bras ou toutes enroulées à eux, se mêlant à des animaux fabuleux: grandes bêtes porteuses de femmes, d'enfants, d'oiseaux, d'agneaux, de fleurs, de cierges et de cages, qu'elles soient peintes ou sculptées, dans une arabesque de plus en plus libre et large. Ces éternels archétypes de femmes, d'enfants et d'animaux semblent surgir d'un Orient légendaire, dans la fraîche mémoire d'une enfant qui plonge le plus naturellement aux sources d'un inconscient collectif. » Jean de Maisonseul, « Baya la Magicienne »,in. Révolution africaine, février 1963, n°1

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