STEVE CUZOR
LE COMBAT D'HENRY FLEMING
Dupuis 2024
Planche originale n° 100. Signée.
Encre de Chine et gouache blanche sur papier
47,9 × 62 cm (18,86 × 24,41 in.)
Précédant d'un demi-siècle la Première Guerre mondiale, la guerre de Sécession est souvent considérée comme le premier conflit moderne, notamment à cause des progrès de l'artillerie, qui transforma les hommes en chair à canon. On ressent très nettement sur cette planche l'absurdité du combat pour les hommes de troupe qui sont littéralement sacrifiés par leurs chefs. Et Henry comprend qu'il en est de même de chaque côté, que ceux d'en face ne valent pas mieux que lui.
Dans les dessins de l'école Jean Giraud, que j'admire énormément, les fusillades ou les coups de canon font beaucoup de bruit. Baoum ! Pan ! Mais il n'y a pas de place pour la fumée, qui est simplement dessinée au trait et dont on ne voit que les contours. Je préfère la matérialiser, lui donner une épaisseur, une consistance. L'onomatopée devient alors superflue. Et le lecteur est assez grand pour recréer le bruit dans sa tête... S.C.
Ici, les canons tonnent, les fusils pétaradent, mais pourtant on ne les entend pas. Aucune onomatopée bruyante, comme si les combattants avaient eu les oreilles assourdies par leur fracas. La planche entière est envahie par la fumée âcre des tirs, d'où émergent à peine les silhouettes floues des combattants. Quelle maîtrise dans le hachurage et le rendu des fumées qui estompent les formes. Ici, pas de sang qui gicle, ni de corps gesticulants, juste quelques cadavres affalés sur le sol, mais on ressent pourtant parfaitement la violence du combat. Magnifique.
Patrice Pellerin
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