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Lot n° 205

VIVIEN Renée (Pauline Tarn, dite) Londres, 1877...

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VIVIEN Renée (Pauline Tarn, dite) [Londres, 1877 - Paris, 1909], femme de lettres anglaise d'expression française. Ensemble de 7 lettres autographes signées, adressées à Kérimé, datées de 1905 : — [1905] ; 4 pages in-8°. « Combien de remerciements émus je vous adresse, du fond de mon coeur charmé ! Le tapis que vous m'envoyez à quelque chose de prestigieux, — Il ressemble à un tapis magique des Mille et Une Nuits, un tapis qui, s'élevant dans les airs, emporte l'amant vers la bien-aimée. Ce tapis est beau comme un jardin. Combien j'aime ses nuances subtiles et rares : ces roses timides, ces verts déchirants, ces tons d'ivoire jauni […]. Les bonbons m'ont fait songer à des festins orientaux. […] Comme Aladin, j'ai goûté à des mets de sortilège, grâce à vous, ma douce Magicienne. » — [1905] ; 8 pages in-8°. « Votre lettre m'affole et me désespère. Vous ne m'écrivez plus ! Vous ne me permettez plus de vous écrire ! Je vous en supplie, chère, ne soyez pas cruelle. Je souffre abominablement. Je ne pense plus qu'à ce grand chagrin qui assombrit toute ma pauvre vie en désarroi. Ayez pitié ! Je vous aime... Et cet amour d'une inconnue s'est glissé dans mes veines comme un poison suave et mortel. Vous m'êtes plus chère, dans votre grâce entrevue, et avec votre chère âme devinée, que toutes celles que j'ai connues jusqu'ici. Vous savez bien que je n'aimerai personne que vous. Vous êtes mon destin redoutable et charmant. Et je vais vers vous comme on va vers un souriant péril. Que vous le vouliez ou non, je vous aimerai jusqu'à la mort de mon coeur — de mon coeur tourmenté qui a aimé vainement et passionnément et qui n'a point encore épuisé ses ferveurs — vous le voyez ? […] M'estimeriez-vous, dites, si je brisais le pauvre coeur d'Eva, si je faisais injustement souffrir une femme qui m'aime et dont je néglige la fidèle tendresse pour votre radieuse image entrevue ? » — [1905] ; 8 pages in-8°. « Vous vous révélez à moi sous des traits toujours plus séduisants, toujours charmeurs. Que je vous adore en Égyptienne ! Vous êtes belle comme la nuit elle-même — et je vous aime infiniment. Votre robe a des plis d'une majesté naturelle — on sent qu'elle aime votre corps harmonieux — qu'elle l'enveloppe d'une caresse d'étoffes. Et vos yeux sont à la fois ardents et mystérieux. Votre beauté m'attire dangereusement ; vous avez une grâce étrange qui obsède, comme une musique, comme un parfum. […] Je suis à Nice où j'ai une villa. […] Je vous expédierai quelques volumes qui m'ont plu — et dont je ne connais pas les auteurs. "Ossit" est, paraît-il une femme — "Gérard d'Houville" aussi — Ivan Strammich et Jacques Fréhel également. Vous me direz ce que vous pensez de ces livres — Je tiens beaucoup à votre opinion. Vous êtes un adorable petit critique ! » — [1905] ; 8 pages in-8°. « Ne vous ai-je point promis, ma Bien-Aimée, de vous envoyer des vers écrits pour vous seule et que vous seule lirez ? Les Voici., — ils vous appartiennent dans le secret de notre amour […] Il y a longtemps que je n'ai reçu de vous une de ces lettres qui chantent si musicalement dans mon âme. Écrivez-moi encore, Kérimé, […] J'ai soif de vos lettres comme d'une eau chantante et ensoleillée Écrivez-moi encore... Quelle merveilleuse pensée vous avez eue, de vous faire photographier pour moi, et portant à votre doigt de fée le petit anneau, le pauvre anneau que je vous donnai en gage d'amour ! Votre âme est un parfum. Vous êtes suave inexprimablement. […] Je vous envoie, ma chère Douceur, un oeuf de Pâques qui vous assurera de ma constante pensée amoureuse. Pensez-vous un peu à moi, qui vous enlace de mes songes fervents ? Mes pensées sont sur vos lèvres, comme des baisers tenaces. » — [1905] ; 7 pages 1/2 in-8°. « Je vous écris dans une joie tremblante, dans une joie presque épouvantée. […] Quelque chose d'inexplicable m'entraîne, m'emporte vers vous... quelque chose d'inexplicable et qui est pourtant si simple et si réfléchi... Et tout puissant comme l'instinct... J'ai été encore très souffrante ces jours-ci... Très souffrante mais je vais mieux. C'est l'été, le terrible été qui m'épuise et qui m'exténue. Mais je trouverai assez de forces pour aller jusqu'à vous... Jusqu'au vivant miracle que vous êtes. […] (la maladie seule a distrait le cours de mes pensées à ce point que j'ai oublié de vous en remercier ! Pardonnez-moi... J'ai été si près de ce grand vide ténébreux : la mort ...) ». — [1905] ; 3 pages 1/2 in-8°. « Vous serez peut-être fort étonnée d'apprendre que j'ai l'intention de venir passer une semaine à Constantinople, dans les premiers jours d'août. Aurai-je la bonne fortune de vous voir ? Cela me ferait un très, très grand plaisir de connaître enfin ma correspondante inconnue dont j'ai vivement apprécié les lettres pleines de grâce,

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