ROBERTO FABELO (Camagüey, Cuba, 1950). "Je suis... Lot 105

ROBERTO FABELO (Camagüey, Cuba, 1950). "Je suis un monstruovitch". Acrylique sur métal (capot de voiture). Signé dans le coin inférieur droit. Dimensions : 100 x 100 cm. Le titre de ce tableau, avec lequel Roberto Fabelo "soviétise" avec humour le terme "monstre", nous donne des indices sur le type de monstruosité que représente ce personnage portant une casquette zoomorphe dans laquelle est gravé un numéro de série, qui pourrait identifier un patient hospitalier ou frénopathe, mais aussi un prisonnier. Fabelo ne nous donne que des indices, il n'est jamais littéral dans ses allégories. Il laisse la porte du mystère ouverte, mais cette figure semble poser un dilemme identitaire et politique. Ce visage, éclairé comme celui d'un démon et dont les yeux non croisés reflètent l'effroi, transmet plus de compassion que de terreur, comme c'est généralement le cas des "monstres" qui défilent dans les fables imaginatives de Fabelo. Peintre, sculpteur, dessinateur et illustrateur, Roberto Fabelo a étudié à l'École nationale d'art et à l'Institut supérieur d'art de La Havane. Tout au long de sa carrière d'artiste, il a reçu de nombreux prix pour son art, notamment le Médaillon de la culture nationale (Cuba), le Médaillon Alejo Carpentier, la première place à la 11e Biennale internationale de dessin au Royaume-Uni, la première place à la première Biennale ibéro-américaine d'aquarelle à Viña del Mar, au Chili, et un prix de l'UNESCO pour la promotion des beaux-arts. En 1984, Fabelo a été récompensé lors de la première biennale de La Havane. Son travail a été présenté dans plus de 40 expositions individuelles et plus de 500 expositions collectives dans des pays tels que la Suisse, le Japon, les États-Unis, le Mexique, le Venezuela, la Colombie, le Panama, l'Argentine, le Chili, le Brésil, le Costa Rica et l'Équateur. L'œuvre présentée ici s'inscrit dans le style propre à Fabelo, basé sur un humour absurde et vindicatif. L'œuvre s'inscrit dans la lignée de "Viaje Fantástico" (2012), qui met en scène une femme chevauchant un poulet. Pour Fabelo, l'expressionnisme et le surréalisme fusionnent dans son travail, s'inspirant de la réalité et de la fantaisie pour configurer des œuvres d'une grande charge expressive.