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Lot n° 14

MANOLO MILLARES SALL (Las Palmas de Gran Canaria,...

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MANOLO MILLARES SALL (Las Palmas de Gran Canaria, 1936 - Madrid, 1972). "Homme tombé", 1968. Encre sur papier GVARRO. Signé et daté à la main. Signé, daté et titré au dos. Présente un certificat d'authenticité. Il présente de légers plis horizontaux, peu visibles en raison de la couleur noire intense de l'œuvre. Dimensions : 37 x 33 cm ; 53 x 49,50 cm (cadre). Millares, définitivement attribué à l'informalisme, à un moment où sa production est d'une créativité maximale, entre 1968 et 1969, développe un extraordinaire travail de dessin, où sa capacité à réaliser un travail similaire à celui développé dans ses harpilleras, mais maintenant sans aucune ressource matérielle, en confiant tout à de grandes extensions de noir, est très frappante. Son œuvre est comme un "cri silencieux", expressif mais silencieux, de dénonciation, puissant et dramatique où le geste prime, où la force et la pensée sont valorisées. "Mon art est une gifle à la mort pour justifier la vie". Il travaille intensément le papier, toujours en constante évolution, d'une grande créativité expressive, vigoureux dans le geste, de tons sombres, qui mutent dans certaines œuvres avec prédominance du noir. Dans cette œuvre, on perçoit en toile de fond sa grande estime pour Francisco de Goya et surtout pour ses peintures noires, qui sont sans aucun doute à la base de son travail, ainsi que son intérêt pour la calligraphie automatique, comme on peut le voir dans la partie supérieure du tableau où, à travers des jeux calligraphiques d'écriture illisible, apparaît la date d'achèvement de l'œuvre, 1968. Cofondateur du groupe El Paso en 1957, Millares a commencé sa carrière aux îles Canaries, imprégné de l'atmosphère surréaliste développée autour d'Oscar Dominguez. Son œuvre s'articule autour de deux préoccupations essentielles, qui ne font en réalité qu'un : le surréalisme, avec son intérêt pour le subconscient et le primitif, et les racines profondes des cultures disparues, en particulier les Guanches. Autodidacte, Millares fait ses débuts individuels en 1945, au Círculo Mercantil de Las Palmas, et après quatre années d'expérimentation du surréalisme, il décide d'orienter définitivement son travail vers l'abstraction. En 1951, il participe à la première Biennale hispano-américaine d'art, organisée à Madrid, qui marque sa rencontre définitive avec la réalité artistique contemporaine. La même année, il réalise sa première exposition dans la péninsule, dans les galeries du Jardín de Barcelone. À partir de ce moment, il organise des expositions et participe à des expositions collectives en Espagne, à Cuba, au Brésil, en France, en Allemagne et aux États-Unis, entre autres. En 1955, son œuvre prend un tournant fondamental, qui distinguera un avant et un après dans son langage, et qui se produit autour de la découverte de la toile de jute comme support. Il abandonne ainsi les œuvres influencées par les pictogrammes des Canaries, fruit de son intérêt pour le surréalisme et l'archéologie, et commence à utiliser la toile de jute comme un élément qu'il ajoute à la surface du tableau, avec d'autres matériaux tels que le sable, la céramique ou le bois. Pour l'auteur, la toile de jute est une évocation du tissu avec lequel étaient enveloppées les momies guanches, découvertes par Millares au musée des Canaries. C'est aussi en 1955 l'année de son installation à Madrid ; là, sous l'influence de Burri, la toile de jute deviendra le support, l'élément essentiel de ses œuvres. Deux ans plus tard, il rejoindra le groupe El Paso, dans lequel il jouera un rôle décisif. Millares exploite au maximum les possibilités de la toile de jute, qu'il déchire, arrache, perfore, coud et recoud, exaltant ainsi la valeur du matériau comme véhicule d'expression. Sa palette se réduit et devient sobre, avec une prédominance de l'ocre du sac et des couleurs noire, rouge et blanche. L'abstraction est remplacée par une figuration reconnaissable et l'œuvre acquiert, même par les matériaux qui la composent, une nuance sociale et morale. Jusqu'au milieu des années soixante, le noir sera la couleur principale de son œuvre. Il présente un certificat d'authenticité. Elle présente de légers plis horizontaux, peu visibles en raison de la couleur noire intense de l'œuvre.

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