ANTONIO DAVID Lot n° 47

(Venise, 1680 - 1737) Portrait d'un gentilhomme, vers 1730 Huile sur cuivre convexe, 58X43,5 cm Le tableau est un ajout précieux et rare au catalogue du peintre, en raison de sa remarquable valeur esthétique et de conservation. Comme nous le savons, à partir de 1686, David a travaillé à Rome avec un succès extraordinaire et sa renommée est documentée par le prestige de ses mécènes. À cet égard, nous rappelons la cour papale, le cardinal Francesco Acquaviva d'Aragona, les familles Colonna, Corsini, Farnese, Patrizi et Sacchetti, mais la liste doit également inclure les grands noms de l'aristocratie européenne, en particulier les Stuart qui, en exil à Rome en 1717, ont choisi David comme peintre officiel, lui ouvrant ainsi les portes du mécénat anglais. Pour en revenir à l'œuvre étudiée, il apparaît que le peintre s'est formé aux exemples du portrait de l'époque baroque, en regardant les œuvres de Giovanni Maria Morandi (1622 ; 1717), Agostino Masucci (1691-1758), Jacob Ferdinand Voet (1639-1700 ?) et surtout Giovan Battista Gaulli dit Baciccio (1639-1709). Cependant, en termes de raffinement et d'intonation chromatique, son art révèle un tempérament rococo précoce, attentif à la pose des personnages et au rendu des vêtements, portant une attention scrupuleuse aux détails des étoffes et des dentelles. En même temps, surtout dans les portraits anglais, l'auteur arrive à des résultats d'un classicisme subtil que l'on retrouve dans les œuvres de Pompeo Batoni. Ces aspects sont très bien saisis dans l'œuvre examinée, qui est extraordinairement sophistiquée dans son exécution technique et, surtout, qui doit être considérée comme unique en raison de la taille exceptionnelle du support convexe en cuivre. L'œuvre est accompagnée d'une fiche critique d'Alessandro Agresti. Bibliographie de référence : A. Spiriti, S. Capelli, I David : due pittori tra Sei e Settecento, catalogue d'exposition, Milan 2004, ad vocem F. Petrucci, Pittura di ritratto a Roma : il Settecento, Rome 2010, I, pp. 216-222 ; II, pp. 534-552