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Lot n° 3

ARCHITECTE INDÉTERMINÉ, 1806

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Projet d'élévation d'un Temple de la Gloire sur l'emplacement de la Madeleine Encre et lavis sur papier, portant la légende à l'encre « Élévation d'un Temple de la Gloire sur l'emplacement de la Madeleine. Projet selon le Programme donné au concours le 20 décembre 1806. Une des conditions du Programme était d'utiliser les travaux déjà exécutés. Cette condition (quoi qu'impérative) a été sans effet pour les prix qui ont été décernés ». Deux modifications du projet collées au dos. 32 x 53,4 cm (à vue). Le 2 décembre 1806, au camp de Pozna? en Pologne, l'Empereur Napoléon Ier signait un décret pour l'édification d'un temple à la gloire des Armées françaises en lieu et place de l'ancienne église de la Madeleine dont la reconstruction avait suscité depuis 1757 de multiples projets, y compris de bâtiments administratifs ou salles de spectacle, qui n'avaient jamais complètement abouti. Selon l'exposé des motifs: « Le Monument dont l'Empereur vous appelle aujourd'hui à tracer le projet sera le plus auguste, le plus imposant de tous ceux que sa vaste imagination a conçus et que son activité prodigieuse sait faire exécuter. C'est la récompense que le vainqueur des Rois et des Peuples, le fondateur des empires, décerne à son armée victorieuse sous ses ordres et par son génie. La postérité dira: il fit des héros et sut récompenser l'héroïsme. [. . . ] À l'intérieur du monument, les noms de tous les combattants d'Ulm, d'Austerlitz et d'Iéna seront inscrits sur des tables de marbre, les noms des morts sur des tables d'or massif, les noms des départements avec le chiffre de leur contingent sur des tables d'argent ». Un concours fut lancé auquel participèrent quatre-vingts artistes. Le projet de l'architecte Pierre-Alexandre Vignon fut retenu par l'Empereur lui-même, contre l'avis de l'Académie impériale: un temple périptère, retour à l'antiquité, inspiré de l'architecture gréco-romaine. La Madeleine est quasiment, pour ce qui est de l'aspect extérieur, une restitution de l'Olympieion à Athènes, les colonnes de la Madeleine étant légèrement plus hautes (20 contre 17,25 m, à comparer avec un édifice très proche, la Cour suprême des États-Unis). Peu après, on démolit tout ce qui avait été édifié précédemment. Les travaux progressèrent rapidement jusqu'en 1811, date à laquelle ils durent être arrêtés faute d'argent. Après la campagne de Russie de 1812, Napoléon renonça au temple de la Gloire, et revint au projet primitif d'une église: « Que feronsnous du temple de la Gloire ? dit-il à Montalivet. Nos grandes idées sur tout cela sont bien changées. . . C'est aux prêtres qu'il faut donner nos temples à garder: ils s'entendent mieux que nous à faire des cérémonies et à conserver un culte. Que le Temple de la Gloire soit désormais une Église: c'est le moyen d'achever et de conserver ce monument ». L'église ne fut consacrée que le 9 octobre 1845 par Mgr Affre, archevêque de Paris, après de multiples rebondissements liés à la mort de Vignon et aux bouleversements politiques

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