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Lot n° 25

ƒ NATALIA GONTCHAROVA (1881-1962) LE REMPOTAGE,...

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ƒ NATALIA GONTCHAROVA (1881-1962) LE REMPOTAGE, VERS 1908-1909 Huile sur toile Signée en bas à droite Oil on canvas; signed lower right 53,5 X 85,5 CM • 21 X 33 5/8 IN. PROVENANCE SNZ Galleries, Allemagne Collection privée, Israël BIBLIOGRAPHIE Denise Bazetoux, Natalia Gontcharova : son œuvre entre tradition et modernité, Tome 1, Édition Arteprint, Paris : 2011, décrit sous le n° 172 p. 69 et reproduit p. 227 NATALIA GONTCHAROVA Le Rempotage, huile sur toile exécutée par Natalia Gontcharova vers 1909-1910 s'inscrit dans la production néoprimitive de l'artiste. Ayant grandi dans la campagne russe, son iconographie puise principalement dans les traditions rurales, les cérémonies paysanes, mais aussi les tissus aux couleurs vives portées par les femmes de sa région d'enfance. Le néoprimitivisme lancé en 1907 avec la collaboration de son mari Michel Larionov, privilégie les formes et les sujets primitifs dans un contexte où l'art français est jugé par ces deux pionniers comme trop influent dans la peinture. La volonté du mouvement est celle d'un retour aux racines russes et à son folklore. La scène se déroule au printemps, saison du rempotage pour ces paysanes qui s'appliquent à mettre en pot des fleurs déjà bien écloses. C'est ici leur labeur qui est mis en avant, la patience et la précision de leurs gestes. Les quatre femmes ne présentent aucun signe de fatigue, leurs vêtements aucune taches, elles sont idéalisées par l'artiste. Cette idéalisation du travail paysan s'inscrit dans les recherches artistiques des peintres français du XIXe siècle, notamment Jules Breton et Jean-François Millet. Natalia Gontcharova ayant reçu une formation académique en peinture avait bien sûr connaissance de ces artistes et de leur aspiration à représenter un monde paysan vivant en harmonie avec la nature. La littérature russe du XIXe siècle met aussi en avant le lien entre le paysan et la nature comme un lien entre l'Homme et Dieu. On pense notamment au personnage de Levine dans Anna Karénine de Léon Tolstoï, propriétaire terrien et travailleur agricole, élevé par l'auteur comme un être quasi-divin et gardien d'une sagesse ancestrale, alors que la fin du siècle est marquée par une avancée fulgurante des technologies que la Russie peine à suivre. Les quatre paysanes de Natalia Gontcharova ont ici des auras d'être spirituels, protectrices de la nature et de la vie, qui assurent la survie des plantes en les rempotant. Les bosquets de fleurs qui encadrent la scène mettent en lumière les habitations paysanes de l'arrière-plan qui semblent auréolées d'une lumière dorée. Les lys, symbolent de pureté, beauté et sérénite, participent à la rhétorique plastique de Natalia Gontcharova. A travers la paysane russe, c'est le pays tout entier qui est glorifié. Les deux bosquets de chaque coté de la scène s'apparentent aux rideaux d'un théâtre, analogie évidente quand on sait que l'artiste commence à peindre ses premiers décors en 1908 puis deviendra quelques années plus tard peintre des Ballets russes de Diaghilev. Le rempotage est une œuvre charnière, peinte à une période prolifique pour Natalia Gontcharova qui laisse entrevoir tout son potentiel artistique, entre tradition et modernité. Le rempotage, is an oil on canvas painted by Natalia Goncharova around 1909-1910, as part of the artist's neoprimitive production. Growing up in the Russian countryside, her iconography stems mainly from rural traditions, peasant ceremonies and the brightly coloured fabrics worn by the women of the region where she grew up. NeoPrimitivism, launched in 1907 with the collaboration of her husband Michel Larionov, focuses on primitive forms and subjects at a time when French art is considered by these two pioneers to be too dominant in painting. The movement's aim was to return to Russia's roots and its folklore. The scene takes place in spring, the potting season for these peasant women who are busy potting flowers that have already blossomed. The focus here is on their labour, the patience and precision of their movements. The four women show no signs of fatigue, their clothes are spotless - they are idealised by the artist. This idealisation of peasant labour is in line with the artistic research of nineteenth-century French painters such as Jules Breton and Jean-François Millet. Natalia Goncharova, who was trained as an academic painter, was of course familiar with these artists and their desire to depict a peasant world living in harmony with nature. Nineteenth-century Russian literature also emphasised the bond between the peasant and nature as a bond between Man and God. This is particularly true of the character of Levine in Leon Tolstoy's Anna Karenina, a landowner and farm labourer raised by the author as a quasi-divine being and guardian of ancestral wisdom, at a time when the end of the century was marked by a spectacular advance in technology that Russia

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