Michel Potage (1949-2020)
Nature morte à l’atelier... Lot 179
résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés
Michel Potage (1949-2020)
Nature morte à l’atelier Huile, aquarelle et fusain sur papier monogrammé et daté en bas à gauche 42,5 x 75 cm «Les allées et venues entre le salon et l’atelier se font de plus en plus nombreuses, vaines
Je ne tiens. Pas en place
Puis ça se fait plus rare.
On s’installe dans le regard
Quelques journées où ça semble couler de source
Puis tout foire.
Je me répète: lâche prise, mais rien n’y fait.
J’essaierai tout jusqu’au dégoût de soi.»
Michel Potage (in Michel Potage Greenyard Pieces, édition Henry Bussière Art’s, Paris, 1996)
Dans un article daté du 17 mai 2015 publié dans Télérama, Olivier Cena s’interroge : “Qu'est devenu Michel Potage ? L'œuvre de ce peintre français, aujourd'hui âgé de 65 ans, a disparu des cimaises il y a une dizaine d'années.” L’artiste nous a quittés en 2020 et l’actualité ne l’a pas encore rattrapé. Romantique et figuratif dès la fin des années 70, admiratif de la peinture de Francis Bacon, Michel Potage est anachronique : quand Warhol nous vend le quart d’heure de célébrité, lui clame chez Thierry Ardisson “j’essaie d’être personne, I am nobody”. Cela explique que son œuvre ne ressemble à aucun autre.
Michel Potage a la peinture chevillée au corps : il peint dans la solitude du lieu sacré qu’est son atelier, après avoir longtemps attendu l’inspiration… et, lorsqu’elle monte, il devient frénétique, acharné, virtuose. Il peint le sujet jusqu’à l’épuiser, d’où un travail sériel : les Aborigènes, les correspondances entre Van Gogh et son frère Théo, les Tziganes, la série mythique des Arbres…
Potage est exigeant avec lui-même, voire intransigeant, dans un poème rédigé à l’occasion de son exposition à la galerie Guigon en novembre 1997, il écrit :
«Les yeux m’en tombent
Tous les jours je veux peindre
Le tableau qui manque
À ma conception de la peinture
Dans l’instant même.»
Lorsqu’il s’entretenait avec Thierry Ardisson dans Lunettes noires pour Nuits blanches le 28 octobre 1989, Michel Potage déclarait "je peins pour moi-même, et pour quelques amis…». Tenons le pari qu’au fil du temps, ses amis seront de plus en plus nombreux.
Nous utilisons des cookies pour vous offrir une meilleure expérience de navigation, réaliser des analyses de trafic du site et de vous proposer des contenus et des annonces les plus adaptés à vos centres d’intérêts.