NAPOLÉON Ier.
Lettre signée « Np » au grand-maréchal Henri-Gatien Bertrand. Portoferraio, 30 juin 1814. Une p. in-4.
L'empereur faisait alors aménager une résidence à Longone, et y prévoyait un appartement pour l'impératrice qu'il pensait encore pouvoir faire venir près de lui. Napoléon Ier résida d'abord à l'hôtel de ville de Portoferraio, puis fit l'acquisition de trois résidences : la principale à Portoferraio, la villa des Mulini, une seconde dans les terres à San-Martino (où était logé également le grand maréchal Bertrand), et une troisième à Longone sur la côte Sud, ancienne citadelle espagnole où il logea du 5 au 21 septembre 1814. Il résida par ailleurs temporairement à Monte-Giove, près de l'ermitage de La Madonna del Monte, du 23 août au 4 septembre – il y reçut la visite de Marie Walewska. Enfin, à Portoferraio, il réserva un autre logement à sa mère, la « Casa Vantini ».
« Je vous renvoie le plan de la maison de Longone [aujourd'hui Porto-Azzurro, localité portuaire sur l'île d'Elbe] ; j'ai fait la distribution autant qu'on peut le faire sur un plan. Il n'y a place au 1er étage que pour 3 appartemens, un grand appartement de 8 pièces, 1 de 6 pièces pour l'impératrice et l'autre de 3 pièces. Je pense qu'au rez-de-chaussée on peut en faire 4. Il faut faire une autre distribution et qu'on y puisse faire au moins 8 ou 10 appartemens qui logent toute la Maison, en conservant un bel appartement pour le grand-maréchal, un sallon et une salle de billard pour la Maison. Il y a un emplacement pour les cuisines, offices et magasins. Je désire que vous me présentiez la distribution définitive. Il sera nécessaire pour cela que vous alliez avec le plan à Longone. Vous y verrez, en même temps, les dépenses qui ont été faites et vous vous arrêterez le budget pour la mise en état, avec celui qui en est chargé... »
Le traité de Paris du 30 mai 1814 accorda l'île d'Elbe en toute souveraineté à l'empereur déchu, et celui‑ci y débarqua le 3 mai 1814. Il y organisa immédiatement un régime de type monarchique, secondé par plusieurs hautes personnalités du Premier Empire dont l'ancien Bertrand comme ministre de l'Intérieur, en charge des affaires civiles – il déploya comme à son habitude une activité inlassable pour organiser son domaine, jusqu'au 26 février 1815 où, malgré un actif réseau d'espions autour de lui, il parvint à quitter l'île pour rejoindre la France avec une poignée de fidèles dont encore Henri-Gatien Bertrand.
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