GOUGES (Olympe de). Avis pressant, ou Réponse à mes calomniateurs. S.l.n.d.[vers 1790]. Plaquette in-8 de 8 pages, déreliée.
Vibrant réquisitoire d'Olympe de Gouges (1748-1793) contre les pitoyables & ridicules calomniateurs, et en faveur de la Patrie.
Faut-il qu'on me force encore d'ajouter qu'étant veuve à seize ans & devenue ma maîtresse, je fus plus exposée qu'une autre ; mais au milieu des écueils qui m'entouroient, une carrière honorable s'est offerte à mes yeux [...]. Avec le génie seul, j'ai donc pu faire de grandes découvertes & proposer de bons moyens. [...] Apprendra-t-on avec indifférence, que je fus la première qui m'occupai du sort déplorable des nègres ? Le projet de ma caisse patriotique est-il si mal vu ? [...] On a pu encore m'imputer que j'étois vendue au gouvernement. Que ne puis-je faire l'aveu de mes sacrifices ! Si je n'ai point fait un commerce de mes ouvrages, si je les ai donnés gratuitement à tous les françois, & si j'ai perdu mon repos & ma santé à cette ardeur patriotique, qui m'a portée vers ce genre de composition, j'avouerai à tout un public que je n'ai obéré que ma bourse & altéré mes jours ; mais la cause en est belle & précieuse à mes yeux. [...] Je n'attends pas de récompense du gouvernement, quoiqu'il soit fait pour apprécier les belles actions & pour encourager mon sexe aux grandes vertus. Je ne forme que deux vœux avant ma mort, c'est de voir refleurir la France, & l'établissement de mon théâtre patriotique.
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