Félicien Rops (1833-1898) Lot n° 430

La servante assoupie Crayon et crayon bleu sur papier calque Annoté en bas à gauche Blankenberghe Cachet "DL" et "CD" 15 x 20,5 cm « Rops suis aultre ne veulx estre » Telle est la devise de Félicien Rops, artiste multiple parfois excessif et complexe, fasciné par la vie et les femmes, qui consacra son oeuvre à ses paradoxes. «...Car c'est là la gageure: entrer dans une création que l'artiste lui-même semble avoir voulu tenir à l'écart du public, mais à ceux qui franchissent le pas s'ouvre un univers à la diversité insoupçonnée dont les ressorts les plus inattendus sont sans doute une constante poétique du décalage et un humour ravageur au plein sens du terme...» De la Belgique à Paris, nourri de ses voyages il puisa son identité et affirma son talent, dans la plénitude. II fut prolifique dans tous les domaines qu'il aborda de la peinture au dessin à la gravure et aussi dans la littérature poussant son art au paroxysme de ses passions ne laissant rien au hasard. L'extrême habileté de son trait lui permît d'aborder tous les sujets avec subtilité en contournant toute vulgarité, passant des scènes de la vie quotidienne et rurale à l'ésotérisme d'un érotisme exacerbé. Il se décrivait ainsi «...Je sais du reste peindre qu'entièrement d'après nature. Je tâche tout bêtement et tout simplement de rendre ce que je sens avec mes nerfs et ce que je vois avec mes yeux; c'est là toute ma théorie artistique, et je tâche de la mettre en pratique, ce que je trouve déjà difficile pour moi, j'ai encore un autre entêtement, c'est celui de vouloir peindre des scènes et des types de ce dix-neuvième siècle que je trouve très curieux et très intéressant; les femmes y sont aussi belles qu'à n'importe quelle époque et les hommes sont tous les mêmes, ce n'est pas la perruque de Louis XIV qui a fait les comédies de Molière. De plus l'amour, les jouissances brutales, les préoccupations d'argent, les intérêts mesquins ont collé sur la plupart des faces de nos contemporains le masque sinistre où