ENTOURAGE D'ALESSANDRO MAGNASCO DIT IL LISSANDRINO... Lot 45

ENTOURAGE D'ALESSANDRO MAGNASCO DIT IL LISSANDRINO (GÊNES, 1667- GÊNES, 1749) LES SALTIMBANQUES Matériau Peinture sur toile 45 x 30 cm Dans un intérieur, sous une arche, se déroule une scène d'art de rue où des musiciens jouant du tambour et d'un instrument à cordes s'amusent à faire danser un animal juché sur un escabeau. Les spectateurs sont composés uniquement de deux femmes, l'une accoudée à un tabouret, l'autre faisant gesticuler son fils au son de la musique. L'ensemble de la scène se déroule dans un espace assez misérable encombré d'un tonneau, d'une cruche et d'une pipe. À terre et accroché à une poutre, on observe le plastron d'une armure. Au fond, baigné par la lumière zénithale est suspendue une trompe de chasse. Tout l'univers pictural et fantomatique de Magnasco (fig. 1) est représenté dans cette oeuvre au thème repris plusieurs fois par le Maître. Originaire de Gênes, Magnasco traita tous les sujets, allant du paysage au religieux en passant par la scène de genre avec toujours la même fantaisie, la même humeur étrange où se mêlent avec frénésie toutes les couches sociales de la population. Héritier de la peinture génoise de Castello et de Castiglione pour sa touche hâtive et ses accents lumineux, il n'en doit pas moins au cercle lombard pour son étrangeté voire son maniérisme. Tout au long de sa carrière, Magnasco développa un style tout à fait original où se mêlent moines, brigands, soldats, musiciens et grands personnages religieux. Dans ses réalisations conservées au Musée des Offices de Florence (fig. 2 et 3) et au Musée Narodowe de Varsovie (fig. 4), on retrouve le même style d'intérieur, rythmé par une voûte, ouvrant sur l'extérieur. Les scènes de concerts et de danse qui s'y déroulent sont bercées de la même clarté blafarde et les gens, ici de basse extraction adoptent des poses tout à fait incongrues. Le sol y est à chaque fois encombré de multiples objets, notamment des tonneaux et des armures très présents dans son iconographie. On y rit, on y joue de la musique et on y danse mais toujours