HEBERT, Louis-Philippe (1850-1917) Lot n° 60 C

"Fleur des bois, car son coeur fut pris par un guerrier blanc" Bronze à patine brune Signé et daté sur la base: Philipp Hébert, 1897 H: 54cm - 21.25" L: 39cm - 15.5" l: 17.5cm - 7" "Tout comme Fleur des Bois, autre statuette fondue plusieurs années auparavant, en 1897, Soupir du lac représente une jeune indienne debout, presque nue, dans une pose au repos. [...] Hébert est probablement le premier sculpteur québécois qui se soit intéressé aux nations amérindiennes. Halte dans la Forêt (no. 206) et Pêcheurs à la nigogue, réalisés pour le Palais législatif mais réduits en 1916, dépeignent la vie des Indiens avant l'arrivée des blancs. À l'exception de Sans merci (no.197) où un Indien s'attaque à un colon, les représentations indiennes d'Hébert correspondent à l'image du "bon sauvage" érigée par Jean-Jacques Rousseau à la fin du XVIIIe siècle et diffusée largement par le Romantisme. Avec Soupir du lac et Fleur des bois, la vie sauvage et naturelle est déjà corrompue par l'arrivée de l'homme blanc: la jeune indienne de Fleur des Bois se languit dans l'attente du Français de qui elle est amoureuse, et celle de Soupir du lac s'interroge de façon énigmatique sur les actions des Français. Au-delà du thème de la vie indienne, très prisé à la même époque aux État-Unis comme en témoigne le nombre d'oeuvres qui lui sont consacrées à la Columbian Exhibition de Chicago en 1893, ces statuettes sont également des oeuvres gratuites; l'exotisme du personnage permet au sculpteur de modeler une figure presque nue, de s'intéresser aux formes féminines et de poursuivre une recherche esthétique nécessairement plus limitée dans le cas des monuments commémoratifs. En fait, n'était son pagne et les traits de son visage, en particulier le nez aquilin, la jeune indienne pourrait bien être une figure d'anatomie réalisée d'après modèle vivant au cours d'un séjour à Paris." Ref: "Le Musée du Québec - 500 oeuvres choisies", Gouvernement du Québec, 1983, p.172