Lettre autographe signée « L. Destouches » à Élie Faure. Paris, [24 juillet 1933]. 2 pp. in-folio, en-tête imprimé à son adresse du 98 rue Lepic ; enveloppe. Superbe lettre sur sa psychologie profonde et sa conscience de la fragilité de son succès. « Cher ami, j'ai lu Germinal ! Quel article [Élie Faure venait de publier son éloge du Voyage dans ce périodique anarchiste]. Quelle leçon aussi ! Vous allez bien plus loin que moi dans la vérité. Je traîne empêtré dans toutes espèces d'émotions. Mais tant pis. Je ne suis qu'un courageux infirme émotif. Il y a bien des années que je n'ai pas dormi, ce qu'il peut s'appeler dormir. Et puis nous avons en commun cette conscience de la brièveté de notre miracle personnel, de notre incroyable fragilité. Les autres parlent comme des bûches. Ils ne "savent" pas. Nous, Élie, nous "savons" que ce qu'ils racontent n'a pas de sens – aucun sens. Ils meurent sans le savoir. Bien affectueusement... Je téléphone lundi. » Louis-Ferdinand Céline, Lettres, op. cit., n° 33-77.
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