Première Européenne à avoir atteint Lhassa, l’exploratrice et écrivaine fut précurseur dans la connaissance de la civilisation et du bouddhisme tibétain en Europe. Un destin exceptionnel célébré à l’Espace Musées de Roissy.
Dans L’Usage du monde (1963), Nicolas Bouvier affirmait avec lucidité : «On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.» Dont acte : celle qui a le mieux incarné cette profonde transformation fut sans conteste Alexandra David-Néel (1868-1969). L’Espace Musées de Roissy dévoile une partie des innombrables facettes de cette femme au caractère d’exception à travers l’exposition «Voyages d’explorateurs» au cœur de son écrin architectural, réalisé il y a cinq ans par Nelson Wilmotte. Éternelle voyageuse, Alexandra David-Néel explora, seule, les hauts plateaux du Tibet il y a plus d’un siècle, à une époque où, rappelle Steve Bourget, commissaire de l’exposition, cette région de l’Asie était «infestée de brigands», se contentant souvent d’abris de fortune et de ses bottes pour oreiller. Qu’est-ce qui a pu la motiver à s’arracher à son milieu ? La fuite d’une société européenne étouffante, corsetée, et sans doute, une curiosité insatiable.
Reliquaire gau , XIX e siècle, 10,6 cm. © Musée du quai Branly - Jacques Chirac
Le voyage comme salut Les horreurs de la Grande Guerre vont la conforter dans ses choix. Alexandra David-Néel…
com.dsi.gazette.Article : 9426
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