Sa collection restitue la vie des arts et son marché à Paris au XVIIIe siècle. Magnus Olausson, commissaire de l’exposition du Louvre, en dresse le portrait.
Une collection révèle souvent bien plus que la passion de celui qui l’a constituée. Ainsi en est-il de celle du comte Carl Gustaf Tessin (1695-1770). Par son engouement pour la France et ses artistes, il sut faire de ses acquisitions le paysage fidèle de l’histoire du goût, du marché parisien, autant que des relations privilégiées entre la France et la Suède, dans la première moitié du XVIII e siècle. Collectionneur par atavisme, il débute ses achats dès l’âge de 19 ans, à l’occasion de son premier séjour parisien (1714-1716). Il avait d’abord été motivé par l’apprentissage de l’architecture à laquelle le destinaient son père, architecte du palais royal de Stockholm, et son grand-père, l’un des bâtisseurs de la Ville. Le plaisir des rencontres artistiques le détourne rapidement de ses premiers desseins. «J’ai été élevé au sein de l’art, écrit le jeune Suédois, sous le regard de feu mon père. Mon goût était journellement aiguisé lorsque je voyais sa collection de gravures sur cuivre, de dessins et de quelques peintures.» Chargé de défendre à Versailles les intérêts de la Suède qui souhaitait reconquérir les territoires alors sous…
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