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Laurence Bertrand Dorléac, plaidoyer en faveur des choses

Publié le , par Armelle Fémelat

Après avoir consacré plusieurs livres et expositions aux répercussions artistiques des désastres de la guerre, l’historienne de l’art veut en finir avec la nature morte. Et démontre dans un brillant essai combien les choses bien représentées sont vives et vivantes. 

Laurence Bertrand Dorléac© Philippe Chancel Laurence Bertrand Dorléac, plaidoyer en faveur des choses
Laurence Bertrand Dorléac
© Philippe Chancel
Pourquoi est-il, selon vous, urgent d’« en finir avec la nature morte » ? Parce que « la nature morte » est une expression qui ne convient pas et n’a jamais convenu au genre merveilleusement riche qu’elle désigne. Toute « nature morte » intéressante est intense et vivante, même une vanité. En choisissant ce titre, je joue sur les mots dans un contexte où nous voudrions que la nature vive, puisque nous dépendons largement d’elle. Ce n’est pas un livre écologique mais il est traversé par les soucis de notre temps en matière de nature, d’animaux et de place de l’humain dans un monde qui tend à se déshumaniser, à se robotiser, à nous « chosifier ». De quelles manières les artistes d’aujourd’hui vous ont-ils permis d’approcher le mystère des choses à travers l’espace et le temps ? Les artistes contemporains continuent à pratiquer « la nature morte », qui est ce genre très ancien que l’on fait naître généralement avec l’Antiquité, et que je propose de faire commencer avant puisque les humains ont toujours prêté attention aux choses : ils les ont représentées depuis la Préhistoire ! Il existe à Gavrinis des haches qui datent de 3500  ans avant notre ère, et elles forment de vraies séries qui ne peuvent déplaire à ceux qui…
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