Il y a cent ans, tandis que Paris accueillait les jeux Olympiques pour la seconde fois de son histoire, le marché de l’art se portait bien à Drouot, où de grandes collections faisaient la joie des amateurs et des musées. Retour sur une année pléthorique…
Les Jeux ne furent pas le seul événement marquant de l’année 1924. C'était y a un siècle. À l’Hôtel Drouot, les ventes battaient leur plein, Paris étant en ce temps-là la première place mondiale du marché de l’art. Preuve en est, la Gazette , qui paraissait alors trois fois par semaine, clamait dans le n° 1 du jeudi 3 janvier : « On recommence, aujourd’hui même, expositions et ventes, et dès la semaine prochaine le mouvement sera déjà assez fort », la «trêve du Jour de l’An [ayant été] courte cette année». Dans ce même premier numéro, était annoncée à la galerie Georges Petit – autrefois sise au 8, rue de Sèze – « une exposition Claude Monet au bénéfice des victimes de la catastrophe du Japon ». Ladite catastrophe n’était autre que le séisme du Kantô, survenu le 1 er septembre 1923 – il fit plus de 105 000 morts et disparus et détruisit plus de 570 000 édifices.
L’Hôtel Drouot au début du XX e siècle.
Joyaux en pagaille
Retour sous nos latitudes où, le dimanche 6 janvier, la Seine connaissait une crue exceptionnelle, entraînant de nombreuses inondations à Paris et ses environs. Mais la veille, c’est une autre rumeur qui agitait l’Hôtel Drouot. Le numéro 2 de la Gazette se faisait ainsi l’écho sous le titre « Les Joyaux du legs Thiers » d’une vente particulière. « Le Journal Officiel du 2 janvier a promulgué la loi autorisant la vente aux enchères publiques […] des joyaux appartenant au Musée du Louvre et provenant du legs Thiers […] C’est une vacation qui donnera lieu à de grosses adjudications et attirera certainement beaucoup de monde. » Et il y en eut beaucoup effectivement, la Gazette avançant le chiffre de 3 000 personnes dans son compte-rendu du mardi 17 juin. À vente exceptionnelle, lieu exceptionnel, c’est dans la galerie Denon du Louvre qu’elle eut lieu la veille, le lundi 16. Il fallait imaginer une foule compacte et cosmopolite…
com.dsi.gazette.Article : 52341
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