Alors que, depuis l’Antiquité, les artistes ont trouvé dans le sport matière à inspiration, le « patrimoine sportif » a pour sa part acquis une reconnaissance tardive dans le monde muséal. Comme en témoigne l’histoire mouvementée du musée national du Sport.
En France, le sport a d’abord été lié à l’armée », affirme Marie Grasse, directrice du musée national du Sport, installé à Nice. Au XIX e siècle, on s’était en effet rendu compte que nos compatriotes n’étaient pas préparés à la guerre. Pour les entraîner, fut créée en 1852, en région parisienne, à Joinville-le-Pont, l’école militaire de gymnastique, à l’origine du fameux « bataillon de Joinville ». Ici même est né, dans les années 1920, abrité dans un cabanon, un premier « musée » du Sport, comme l’indique l’écriteau visible sur quelques vieux clichés. Mais nul ne connaît son contenu, car il fut pillé entre les deux guerres. L’idée d’un véritable établissement dédié est bien plus tardive. « Elle est apparue dans les années 1960 », explique Marie Grasse, lorsque Jean Durry, ancien coureur cycliste, propose sa collection de cycles à ce qui n’est pas encore un ministère des sports. Dans la foulée, en 1963, Maurice Herzog, secrétaire d’État à la jeunesse et au sport, confie la mission de fonder un musée dédié à Georges Henri Rivière (voir Gazette n° 45 du 21 décembre 2018, page 158), conservateur du musée des Arts et Traditions populaires, et à Jean Durry lui-même,…
com.dsi.gazette.Article : 52315
Ce contenu est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.